Un cas … « d’école » !

Faisant tout récemment état de l’opinion de Claude ALLEGRE dans son livre « la défaite en chantant », Chrysostome revient sur les évènements de 2001 et nous rappelle l’étrange passivité du Directeur de la Gendarmerie Nationale de l’époque, Monsieur Pierre STEINMETZ. Incapable de régler les problèmes au sein de son Administration, ce haut fonctionnaire, non seulement n’a pas été sanctionné … mais a eu de l’avancement ! Chrysostome s’en étonne. Mais faisons honnêtement le bilan du nombre de cas où ça s’est produit au cours de ces quinze dernières années … on a le vertige ! Nous le savions déjà : une « pantoufle » dans le public et l’autre dans le privé, nos énarques savent faire face aux intempéries.

Mais je voudrais plutôt commenter ici le cas de ce médecin qui est venu confier quelques jours avant (et par journaliste interposé …) son cas à l’Adefdromil :

Bruno PAGES, médecin militaire a été excellemment noté par ses supérieurs hiérarchiques, a « servi les Armées » pendant 19 ans et quatre mois … dont 9 ans tout de même « sous les drapeaux » pendant ses études de médecine et 10 ans correspondant sans doute à « son contrat ». Il a sollicité – et c’était son droit le plus strict – la possibilité de changer d’orientation professionnelle, d’exercer en secteur libéral et de rejoindre son épouse pédiatre à Roanne (ouvrir un cabinet sans doute …). Le Commandement, sous le prétexte fallacieux que le déficit en médecins militaires est trop important, faisant obstacle à sa demande, a opposé son veto et décidé … de l’affecter à Brest ! Et pourtant … on manque sans doute de médecins dans nos formations, mais on en manque également dans nos campagnes, on ne cesse de nous le dire !

Le malaise au sein du Service de Santé des armées est récurent, on le sait bien. Elle est révolue l’époque des « médecins chefs », qui jadis assistés des aspirants sortis de Libourne faisaient face à la médecine de famille au sein de la communauté militaire et pratiquaient même … la visite à domicile ! Une fois de plus, il faut se faire une raison : nous avons changé d’époque !

Nous devons raisonnablement aujourd’hui nous poser la question de l’utilité d’une Ecole pour former des « médecins militaire » : l’organisation d’un concours, l’encadrement et l’entretien des élèves, le suivi des études … Il y a de belles économies à faire sur « le fonctionnement »,les infrastructures, l’entretien, les soldes durant la « scolarité » … et si l’on considère qu’on en entretient « deux » dont une à « vocation marine » , on est effaré devant le coût de ce luxe . Leur disparition constituerait sans doute un lourd « manque à marier » pour les bonnes sociétés de Lyon et de Bordeaux …mais la profession s’est aujourd’hui « féminisée » à ce point que l’inconvénient est à reconsidérer et son impact fortement réduit.

Il y a quelques années, on n’avait pas hésité à dissoudre à Issoire une Ecole nationale des sous-officiers à vocation technique, considérant qu’il était plus intéressant pour l’Armée de terre de recruter des spécialistes formés. Aujourd’hui nos informaticiens comme nos « public-relations » sont des jeunes diplômés aux contrats courts. L’école de Saint Cyr elle-même a diversifié ses sources de recrutement et il n’est plus extravagant d’imaginer que l’on nommera dans une quinzaine d’années des Généraux de 35 ou 40 ans à partir d’énarques intégrant en troisième année . Il y a , n’en doutons pas de belles économies à faire qui éviteraient à l’avenir à de jeunes médecins d’aller occuper « à reculons » des postes pour lesquels ils n’ont aucune attirance ( merci pour les patients … !) On peut s’étonner que Monsieur MORIN, si chaud partisan des économies et de l’ « externalisation » n’y ait pas songé. Nous lui ouvrons ici une « piste de réflexion » :

… Plutôt que de générer et d’entretenir des conflits avec des militaires qui ont des vocations civiles, ne vaudrait-il pas mieux recruter des médecins civils … qui se découvrent une vocation militaire ? Dégraissons !! C’est simple … mais il fallait y songer.

L’époque des Hôpitaux des Armées est révolue. Il en reste bien sûr quelques uns (la plupart d’instruction !) dans quelques grandes métropoles, mais on s’y fera vite !

Il demeure toutefois une difficulté à surmonter : le cas du Val de Grâce qui dans la capitale est devenu « l’infirmerie de garnison » des membres du Gouvernement, de leurs familles et un « poste de secours » pour Abdelaziz et quelques « amis » de la France. Mais lorsque l’habitude sera prise, ils feront comme tout le monde … ils appelleront « le 15 » ou iront aux urgences !

Mustapha Bidochon

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