« Ma détermination à quitter l’institution est totale »

(Le Progrès – Lyon du 29 septembre 2007, p. / www.leprogres.fr )

Bruno Pagès Ancien élève de l’Ecole de Santé des Armées de Bron,

« J’ai été un médecin militaire heureux, apprécié. Toujours très bien noté par mes supérieurs hiérarchiques. » Cet ancien élève de l’Ecole du Service de Santé des Armées de Lyon-Bron de 1988 à 1997 ne comprend pas la décision de l’armée de le garder dans ses rangs. Ce médecin généraliste avait fait le choix d’une autre orientation professionnelle. Exercer en secteur libéral dans la région roannaise. Un choix familial que Bruno Pagès a mûrement réfléchi. « Mon épouse est pédiatre à l’hôpital de Roanne. »

L’argument présenté par le ministère de la Défense, « manque de médecins», le fait réagir. « Ces dernières années, alors que le déficit en praticiens était important, l’ensemble des demandes de départ avant 25 ans de service ont été satisfaites. Pour la première fois en 2007, alors que le déficit se réduit, toutes les demandes à l’exception d’une ont été refusées. » Bruno Pagès doit prendre son poste le 1er décembre à Brest comme médecin chef du centre médical. Or, il vient d’apprendre la nomination d’un médecin au 1er octobre pour occuper ses fonctions actuelles !

« En nous refusant de partir, on a créé une situation de mécontentement. » Certains de ses collègues ont baissé les bras. Lui, est bien décidé à quitter l’armée, qu’il a servie pendant 19 ans et 4 mois. « Ma détermination est totale. Nous avons tous des cursus exemplaires. En demandant ma démission, j’étais prêt à accepter des activités de réservistes. Aujourd’hui, je vois les choses différemment. » Bruno Pagès a conscience que le chemin est encore long. Entre 12 et 18 mois avant l’arrêt du conseil d’Etat. A moins que le ministère de la Défense présente rapidement ses conclusions.

« En tout cas il faudra bien une clarification de la situation. »

Véronique Waz

vwaz@leprogres.fr

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