Récompense posthume : OU EST LA RECONNAISSANCE DE LA NATION ?

 » L’hommage de la Nation « , selon les propos du Chef de l’Etat, aurait dû entraîner l’attribution de la Légion d’honneur seule récompense qu’auraient dû recevoir tous les soldats français tués, dans les mêmes circonstances, en opération à BOUAKE en Côte d’Ivoire.

« …Ce qu’ils ont fait mérite notre admiration et notre reconnaissance… » a même précisé le Président de la République.

Nous ne pouvons hélas que constater l’incohérence entre ces belles et fortes paroles et le fait de la véritable discrimination à laquelle s’est livré le ministère de la défense, piégeant ainsi le Chef de l’Etat, en lui faisant attribuer légitimement certes la Légion d’honneur – premier Ordre national – aux deux adjudants chefs déjà titulaires de la médaille militaire, mais surtout en lui faisant conférer la médaille militaire – laquelle n’est qu’une simple récompense et n’est pas un ordre national – aux autres. Trois mille cinq cent médailles militaires sont conférées chaque année aux sous-officiers en récompense, la plupart du temps, de leur ancienneté de services. C’est pourquoi les sous-officiers, à l’unanimité, surnomment péjorativement la médaille militaire « la médaille du chien fidèle ! ».

Pourquoi cette différence de traitement avec les officiers, les policiers, les pompiers, les infirmières tués en service est-elle entretenue? Les non-officiers seraient-ils des citoyens de seconde zone, leur sang aurait-il moins de valeur que celui des autres ?

Prétendre que la médaille militaire est la plus haute distinction qui puisse être accordée aux non-officiers comme nous l’avons entendu lors de la cérémonie est manifestement une contre vérité et un mensonge. Que le Ministère de la Défense rende publique les articles du Code de la Légion d’honneur qui écartent les non-officiers de cet Ordre national !

Ce n’est ni plus ni moins qu’une faute contre la Constitution – article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et des citoyens.

L’ADEFDROMIL espérait qu’en cette occasion, La République, conformément au Code de la Légion d’honneur et à l’esprit et la lettre des ordres du Chef de l’Etat publiés au journal officiel du 9 février 1996, abandonnerait 152 années de discrimination à l’égard des non-officiers. C’est pour cette raison que Michel BAVOIL, président de l’ADEFDROMIL, adressa un courrier (voir sur le site en cliquant ici) à Madame Michèle ALLIOT-MARIE, ministre de la Défense, dans des délais qui permettaient à son Cabinet de réagir avant la cérémonie des Invalides.

En réalité, par cette inadmissible discrimination, le Gouvernement de la République, aidé en cela par une petite caste de militaires ultra conservatrice, entend écarter des privilèges attachés à l’Ordre de la Légion d’honneur les non-officiers. Pour être on ne peut plus clair, ON NE SOUHAITE PAS QUE LES ECOLES DE LA LEGION D’HONNEUR SOIENT ENVAHIES PAR LES ENFANTS DE NON-OFFICIERS !

Nous venons tristement d’avoir une nouvelle fois la preuve que les soldats de France sont des citoyens de second ordre, en servitude. Un sentiment de colère froide nous envahit. Nous sommes en effet révoltés d’avoir la démonstration de la sollicitude et de l’attention que nos chefs portent aux non-officiers ! Nous attendons une juste réparation. Cet usage indigne n’est plus acceptable et déshonore toute la Nation.

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