Monsieur Michel BAVOIL
Président de l’Association de défense
des droits des militaires,
14, rue Fould Stern
60700 Pont Sainte Maxence Pont, le 8 novembre 2004
à
Madame Michèle ALLIOT-MARIE
Ministre de la Défense
14, rue Saint Dominique
00450 ARMEES PARIS
Madame la Ministre,
Neuf soldats de l’opération Licorne sont morts en Côte d’Ivoire, au service de la paix, dans des conditions particulièrement tragiques.
Les familles de ces soldats sont pareillement éprouvées et face à la mort les sentiments de la peine ne sont pas hiérarchisés.
La France se doit d’honorer la mémoire de ses soldats avec décence. Je sais qu’elle le fera.
Cependant, une coutume discriminatoire, instaurée par on ne sait quel personnage ou bureau de votre ministère, veut qu’un personnel non officier, décedé en service ou en opération, soit décoré de la médaille militaire ou de la médaille d’or de la Défense nationale.
Ces deux décorations, pour importantes ou symboliques qu’elles soient, ne font pas partie de nos Ordres nationaux.
Pour l’Association de défense des droits des militaires, Il est profondément injuste et choquant de remettre une médaille militaire ou une médaille de la défense nationale sur le cercueil d’un soldat mort pour la France en opération lorsque l’on sait que la Légion d’honneur, à laquelle ils ont droit à titre posthume, est décernée pour des mérites pas toujours éminents. Le récent refus de recevoir cette distinction et les motifs invoqués par Madame de Fontenay sont de ce point de vue, exemplaires.
Madame la Ministre, les évènements qui viennent de se dérouler en Côte d’Ivoire vous permettent de rompre avec cette absurde et discriminatoire tradition malgré les arguments fallacieux que certains ne manqueront pas de vous soumettre.
Le décès d’un militaire en opération est un sacrifice suprême que seule la Légion d’honneur, notre premier Ordre national, peut et doit récompenser au nom de la Nation .
Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma très haute considération.
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