La cour d’assises a suivi les réquisitions de l’avocat général, qui avait demandé l’acquittement du militaire. Des échauffourées ont éclaté entre les proches de la victime et les forces de l’ordre à l’annonce du verdict.
Le gendarme accusé d’avoir mortellement blessé en 2008 un gitan qui tentait de s’enfuir de la gendarmerie de Draguignan a été acquitté vendredi par la cour d’assises du Var, devant laquelle il comparaissait depuis lundi. A l’énoncé du verdict, les parents et les proches de la victime ont laissé éclater leur colère et ont pris à partie les nombreuses forces de l’ordre venues sécuriser ce procès sensible. «La justice n’a pas été rendue, on va se venger, il a été assassiné!» ont notamment crié une vingtaine de gitans qui ont du être évacués hors du palais de justice par les CRS. A l’extérieur, ils ont proféré de nouvelles menaces et de nouvelles invectives devant les nombreux journalistes venus couvrir ces cinq jours d’assises. «C’est une bavure absoute, un permis de tuer, une sorte de décoration judiciaire pour un gendarme au-dessus des lois», a commenté Me Jean-Claude Giudicelli, l’un des avocats des parties civiles. «C’est un verdict inquiétant et je suis inquiet pour le maintien de l’ordre public».
La cour d’assises a suivi les réquisitions de l’avocat général, qui avait estimé jeudi que le gendarme «ne pouvait pas être pénalement condamné» pour ces faits. Il avait donc requis l’acquittement pour Christophe Monchal, 43 ans. «Il ne s’agit pas de délivrer un permis de tuer, mais de constater que Monchal a agi conformément à ce qui lui a été enseigné. Il a agi dans le cadre légal, il n’a pas agi pour commettre une infraction pénale», avait indiqué l’avocat général. «Ce qui me paraît malsain c’est qu’on autorise les gendarmes à faire usage de leurs armes, et qu’ensuite on leur reproche. On met les gendarmes dans des situations impossibles. Si on ne veut plus que les gendarmes fassent usage de leur arme, il faut avoir le courage politique de modifier le cadre légal et d’aligner leur statut sur celui des policiers», avait-il encore lancé.
Vive émotion dans la communauté
Soupçonné d’avoir participé en avril 2008 avec deux autres personnes au braquage d’un camion chargé de matériel vidéo et de téléviseurs dont le chauffeur avait été enfermé et séquestré dans le coffre d’une voiture, Joseph Guerdner avait été interpellé un mois plus tard par les gendarmes de la Brigade de recherches de Draguignan. Ceux-ci avaient trouvé dans le fourgon de cet homme déjà condamné à six reprises pour vols, 12,5 grammes de cannabis ainsi qu’un pistolet de calibre 45.
Lors de sa garde à vue…
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