Question écrite n° 10357 de Mme Martine Berthet (Savoie – Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 09/05/2019 – page 2475
Mme Martine Berthet attire l’attention de Mme la ministre des armées sur les différentes formations existantes ou qui seront mises en place pour développer le sens de l’engagement des jeunes Français.
En effet, par exemple, quatre-vingts centres proposent une préparation militaire marine (PMM) dans le but de préparer un éventuel engagement dans l’armée, comme réserviste ou non. Il s’agit d’un stage pratique et théorique d’un an organisé par la marine nationale française qui s’adresse aux jeunes âgés de 16 à 21 ans. Durant ce stage, les jeunes développent le goût de l’effort, découvrent les valeurs citoyennes de notre Nation et appréhendent la place de la France dans l’échiquier mondial. À la suite d’une PMM, les jeunes peuvent intégrer une préparation militaire supérieure pour devenir sous-officier ou d’état-major pour devenir officier.
Actuellement, la marine nationale rencontre des difficultés de recrutement et de motivation des jeunes. Le recrutement nécessite du temps et des moyens qui ne sont aujourd’hui pas suffisants. Il est indispensable d’encourager ces préparations qui aident les jeunes en difficulté ou non à développer le sens de l’engagement. 13 % de ces jeunes intègrent ensuite la marine avec un taux d’attrition de seulement 1 %.
Il existe également une préparation militaire terre (PMT) qui consiste en un stage plus court poursuivant les mêmes objectifs que la PMM.
Par ailleurs, le Gouvernement a d’ores et déjà lancé les travaux de mise en place du service militaire universel (SMU) qui prendra la forme d’un service civique d’un mois obligatoire pour les jeunes de 16 à 18 ans, suivi d’un engagement plus long sur la base du volontariat. Ce service a pour but d’impliquer davantage les jeunes dans la vie de la Nation, de les faire prendre conscience des enjeux de la défense et de la sécurité nationale et de développer la culture de l’engagement.
Ces deux formations poursuivent donc des objectifs similaires en permettant aux jeunes de mieux appréhender le « vivre ensemble » et les différentes valeurs de notre pays telles que la mixité sociale ou encore la laïcité. Elles représentent un coût important pour la collectivité. À titre d’exemple, on estime à 2 millions d’euros le coût de la PMM, dans le sud-est.
Aussi, elle souhaiterait savoir si les préparations militaires marine ou terre pourront être conservées et si les jeunes qui y participeront pourront être exemptés su service militaire universel.
Transmise au Secrétariat d’État auprès de la ministre des armées
Réponse du Secrétariat d’État auprès de la ministre des armées publiée dans le JO Sénat du 25/07/2019 – page 4009
Le service national universel (SNU) voulu par le Président de la République a pour objectif de promouvoir auprès des jeunes la citoyenneté, la culture de l’engagement et l’esprit de défense. Dans ce cadre, il permettra de diffuser les valeurs républicaines et de sensibiliser la jeunesse au rôle que jouent les armées. Pour autant, ce n’est pas un service militaire. En conseil des ministres du 27 juin 2018, le schéma d’un SNU en quatre étapes a été présenté : une phase 0 de préparation et d’information lors de la scolarité obligatoire ; une phase 1 obligatoire d’hébergement collectif de 12 jours ; une phase 2 obligatoire de mission d’intérêt général de 12 jours ou 84 heures et une phase 3 d’engagement volontaire. Lors de la phase 1 d’hébergement collectif, une présentation des missions du ministère des armées et son rôle dans la politique de défense sera faite auprès de tous les jeunes lors d’une journée commune intitulée « défense et mémoire nationales ». Le dispositif de préparation militaire y sera présenté ainsi qu’à l’occasion des « forums de l’engagement » qui se tiendront durant cette phase. En effet, les actuelles préparations militaires, organisées par les trois armées, seront préservées et proposées dans le cadre de la phase de mission d’intérêt général, aux jeunes qui souhaitent découvrir la vie militaire et préparer un éventuel engagement au sein des armées, ou dans le cadre de la réserve opérationnelle, lors de la phase d’engagement volontaire. Le SNU n’entre donc pas en concurrence avec les dispositifs existants et leur donnera une visibilité supplémentaire. Par ailleurs, les préparations militaires permettront de valider la seconde phase obligatoire du SNU.
Source: JO Sénat du 25/07/2019 – page 4009