Question écrite n° 07286 de M. François Bonhomme (Tarn-et-Garonne – Les Républicains-A) publiée dans le JO Sénat du 18/10/2018 – page 5258
M. François Bonhomme interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la forte hausse des cas de noyades en 2018.
Santé publique France soulignait récemment qu’entre le 1er juin et le 30 août 2018 la France a enregistré 2 255 noyades. Les incidents de type noyades suivis d’une prise en charge hospitalière ont donc doublé par rapport à l’été 2015 (1 092).
Cette augmentation s’expliquerait notamment par des conditions climatiques en termes de température et d’ensoleillement particulièrement favorables à la baignade.
Il lui demande de bien vouloir lui préciser les actions envisagées par le Gouvernement afin de prévenir les noyades et les accidents liés aux baignades et sports nautiques.
Transmise au Ministère des sports
Réponse du Ministère des sports publiée dans le JO Sénat du 23/05/2019 – page 2782
La France a connu un nombre important de noyades accidentelles en 2018 : 1 169 sur la période de juin à août selon les résultats intermédiaires de l’enquête NOYADES 2018 publiés en septembre 2018 par Santé publique France. Chez les moins de six ans, les chiffres sont élevés : 332 noyades accidentelles au total soit + 84 % par rapport à l’enquête 2015. Parmi les noyades suivies de décès chez les moins de six ans, les trois quarts sont survenues en piscine privée. L’ensemble des résultats consolidés seront publiés par Santé publique France en juin 2019. En réponse à cette urgence, la ministre des sports se mobilise pour lutter contre les noyades en lançant le plan « Aisance aquatique ». Ce dispositif ambitieux et global élaboré avec les ministères de l’éducation nationale et de la jeunesse, de l’intérieur, et de la santé, propose une approche rénovée du milieu aquatique et avance des solutions concrètes pour faciliter la familiarisation avec l’eau dès le plus jeune âge, favoriser l’apprentissage de la natation et, ainsi, mieux prévenir les risques de noyades. Le plan « Aisance aquatique » comporte quatre axes. En tout premier lieu, et c’est l’une des nouvelles mesures phares du plan « Aisance aquatique » porté conjointement par le ministère des sports et celui de l’éducation nationale, un apprentissage massé de la natation est expérimenté. En complément des séances hebdomadaires de natation scolaire, les deux ministres souhaitent lancer une expérimentation visant à densifier les séances en augmentant le temps effectif dans l’eau. C’est tout l’enjeu de l’expérimentation des apprentissages massés sur une semaine. La première expérimentation nationale a débuté à Paris la semaine du 15 avril. En une semaine, et à raison de deux séances par jour, les enfants de maternelle sont susceptibles d’acquérir les bases durables de l’aisance aquatique dès quatre ans. Deuxième mesure, un tutoriel pour les familles va être accessible à tous. Après dix années passées à mettre en œuvre une nouvelle méthode éducative inspirée des travaux de Raymond Catteau, la ministre des sports a souhaité transmettre directement aux familles les apprentissages de bases pour savoir flotter. Au travers de mini-vidéos didactiques et ludiques, les parents trouveront des gestes et mouvements à réaliser étape par étape avec leur enfant en piscine. L’acquisition de ces rudiments permettra par des gestes simples de rendre l’enfant à l’aise dans l’eau pour prévenir les accidents, lutter contre l’aquaphobie et faciliter l’apprentissage ultérieur des techniques de nage. Ensuite, il s’agira d’harmoniser les étapes de l’apprentissage. Dès son arrivée au ministère, la ministre des sports a lancé un grand chantier de rénovation de l’apprentissage de la natation impliquant l’ensemble des parties prenantes (fédérations, MNS, éducation nationale, etc). L’objectif est de faire évoluer les différents tests existants vers une référence unique lisible pour les usagers. Pour finir, le dispositif « J’apprends à nager » va être renforcé. Initié par le ministère des sports en 2015, ce dispositif a déjà permis à plus de 300 000 enfants d’apprendre à nager. Doté d’un budget multiplié par deux en 2019, le dispositif « J’apprends à nager » investit trois millions d’euros par an pour financer des cycles de dix séances de natation pour les enfants, sur la base d’appels à projets portés par des collectivités ou des associations. En attendant de l’élargir aux adultes, « J’apprends à nager » s’adresse cette année aux enfants dès quatre ans (au lieu de six) jusqu’à douze ans. Ce plan « Aisance aquatique » est renforcé par un nouveau budget de 15 millions d’euros destiné au développement des piscines et notamment des bassins d’apprentissage en particulier dans les territoires carencés.
Source: JO Sénat du 23/05/2019 – page 2782