Dans plusieurs villes de France, ils sont une poignée à défiler en uniforme aux côtés des gilets jaunes. Ces anciens militaires dénoncent les souffrances dans l’armée et tentent de jouer les casques bleus dans les cortèges.
Samedi 16 février, place du Général-de-Gaulle à Lille – Laurent mène le cortège, vêtu de son vieil uniforme de la marine. De nombreux manifestants en gilet jaune viennent le saluer. Certains demandent à l’ancien militaire de calmer un homme nerveux, tout de noir vêtu. Il s’empresse de le rejoindre et n’hésite pas à crier :
« Si tu veux tout casser, tu fais une manif sauvage ! T’empêches pas les autres de manifester pacifiquement. »
Laurent a l’habitude de traiter avec les « rebelles ». L’ancien marin est aujourd’hui fonctionnaire dans une commune de la banlieue de Lille. Il s’occupe d’encadrer des personnes condamnées à des travaux d’intérêt général (TIG). En contact permanent avec des jeunes « aux parcours compliqués », il comprend la colère contre les institutions :
« Quand ça part en cortège sauvage, je suis le seul à les suivre. »
Il tente de les protéger tout en évitant la casse. Il n’a passé qu’un an au sein de la marine. Pourtant, Laurent a été le premier Lillois à porter son uniforme pendant les manifestations.
MISSION PROTECTION
Le cortège arrive rue Solférino. L’arrosage rituel aux lacrymos fait reculer les manifestants. Dans un épais nuage blanc, Laurent enfile ses gants en cuir. Les yeux rouges, un militant lui demande quoi faire quand on reçoit une bombe lacrymo ou une grenade de désencerclement. « Surtout, ne pas la relancer » explique t-il. « Même avec les gants, ça peut être très dangereux. »
Les manifestants les plus habitués distribuent l’eau bénite du gilet jaune : le sérum physiologique. Partout autour, les street-medics s’activent. Depuis quelques semaines, sept anciens militaires nordistes se sont donnés une nouvelle mission : protéger ceux qui soignent. Ils ont même acheté deux paires de talkies-walkies pour rester en contact permanent avec eux.
Rue Léon-Gambetta, la tension monte entre les forces de l’ordre et les manifestants. Laurent tente de calmer les plus virulents d’entre eux. Ses camarades demandent aux CRSde ne pas bloquer les rues ou de ne pas charger… avec plus ou moins de succès. Ils sont convaincus d’être protégés par leurs bérets, leurs treillis et leurs médailles :
« Les policiers ne vont pas tirer sur leurs frères d’armes. »
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Cette publication a un commentaire
« convaincus d’être protégés par leurs bérets, leurs treillis et leurs médailles ». Depuis que, comme tout le monde, j’ai vu aux informations télévisées des policiers fouler aux pieds le drapeau français en arrêtant son porteur, j’ai de grands doutes.
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