Chez les militaires, le pot de départ d’un gradé s’intitule «l’adieu aux armes». Pour celui du général Antoine Creux, inspecteur général de l’armée de l’air, on avait visiblement mis les petits plats dans les grands.
Mardi 29 août, 150 invités sont attendus au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget (Seine-Saint-Denis).Une tribune spéciale a été installée à leur attention sur le tarmac et 150 militaires assureront un défilé en musique. A priori rien d’exceptionnel, sauf si on y ajoute un Mirage 2000 et un Rafale spécialement venus, la veille, des bases de Saint-Dizier et d’Istres et installés simplement en décor. Une manière de ne pas oublier que c’est un hiérarque de l’armée de l’air qui cesse ses fonctions. A 17 500 euros l’heure de vol en moyenne, l’acheminement de ces deux appareils reviendra, au bas mot, à 70 000 euros, sans compter l’empreinte carbone. Le service d’information et de relations publiques de l’armée de l’air tient toutefois à préciser que ces vols «entrent dans le programme de formation des pilotes».
Initialement, les festivités étaient encore plus ambitieuses. Elles prévoyaient le passage de deux autres avions de chasse à basse altitude, en point d’orgue des discours. Une telle démonstration, inscrite dans un briefing auquel Libération a eu accès, ne nécessitait rien de moins que la fermeture durant trente minutes de deux pistes sur quatre à l’aéroport de Roissy, non seulement le jour J, mais aussi la veille, pour d’indispensables répétitions. Le tout, en pleine période de retour de vacances. Etonnamment, la Direction générale de l’aviation civile, chargée d’entériner une telle décision, n’a pas été en mesure – malgré plusieurs demandes – de confirmer qu’elle donnait son aval. Coïncidence ? L’annulation de cette démonstration aérienne, le vendredi 25 août, est intervenue… vingt-quatre heures après que Libération a commencé à interroger toutes les autorités concernées par cet événement.
Le 19 juillet, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, claquait la porte après…
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