Par quelle démarche devient-on membre de l’Adefdromil?

Ou « Le DROIT est comme le feu, quand on cherche à l’envelopper, il brûle ! »

Etre membre de l’Association de Défense des Droits des Militaires, résulte d’une démarche personnelle fondée sur le constat vérifié d’une hiérarchie incapable et impuissante à garantir les droits, les intérêts matériels, professionnels et moraux, collectifs ou individuels des militaires de tous grades. D’où l’objet de l’ADEFDROMIL.

Pour s’en convaincre, il suffit d’observer le décalage qui pénalise aujourd’hui les militaires dans leur vie professionnelle et privée, leur recrutement difficile, leur fidélisation laborieuse, leur moral réduit, éléments mille fois répétés dans les rapports et enquêtes adressés jusqu’aux plus hauts niveaux de l’Etat ; c’est la preuve d’un grave malaise.

Parallèlement à cette situation difficile, l’absence (ne serait-elle pas voulue par le commandement ?) aujourd’hui totale de toute notion de droit chez les militaires, ajoutée à un déficit de confiance, ne sont pas de nature à faire évoluer favorablement une situation devenue aujourd’hui lourde.

La responsabilité est partagée par le commandement et le pouvoir politique. En effet, elle n’incombe pas seulement aux chefs militaires, limités dans ce domaine de la condition militaire, à un rôle d’observateurs impuissants ; leur rôle mineur consistant à transmettre les rapports annuels édulcorés, reprenant simplement et de façon lancinante, les données relatives au moral de leurs troupes reprises tous les ans.

Ce constat permet de mesurer l’incapacité et l’impuissance du commandement en ce domaine, sa totale dépendance vis à vis du politique, et la perversité apparente de ce dernier.

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Bien que le devoir de veille (lui-même dépourvu de remèdes et de moyens), confié par l’autorité politique aux chefs militaires n’ait jamais été contesté de part et d’autre, nous constatons une dégradation silencieuse et confidentielle de la condition militaire, accompagnant celle des réductions budgétaires votées par le parlement au cours de ces vingt dernières années : la responsabilité citée plus haut est fondée. Des démissions théâtrales de généraux ont-elles jamais eu lieu depuis des années ? Répétées, exploitées dans la presse, elles eussent porté.

En outre, le silence des grands commandeurs des armées est tonitruant ; ne sont jamais soulignés les effets négatifs de telles mesures budgétaires ; mais quelques  » finasseries bon marché  » tentent mollement de fidéliser les personnels et de gérer vaille que vaille un parc de matériels dépassés et indisponibles pour une forte proportion. Leur remise en condition sera longue et onéreuse. Cette situation est-elle acceptable en cas de conflit majeur ?

 C’est en partie sur cette situation qu’est née l’ADEFDROMIL, fruit d’une politique souvent hostile à la Défense et indifférente à l’égard des personnels militaires et civils. Elle marque bien l’absence d’une véritable volonté politique ; c’est, il faut bien l’avouer, celle de gouvernements peu enclins à mettre en oeuvre notre outil de défense.

Michel BAVOIL, président-fondateur de l’association, poursuit son combat marqué sous le sceau du bon sens, dans le respect de la discipline et des lois. Nous luttons avec lui, avec les moyens que nous donnent le droit, contre l’hypocrisie, les abus de pouvoir, le mensonge, la désinformation et l’omerta.

Les organes officiels de concertation, commissions et conseils divers au sein de la Défense n’ont pu prévenir ni contenir la fronde des gendarmes au printemps 2001. La retenue des militaires de l’Armée de Terre, de la Marine et de l’Armée de l’Air est l’illustration d’un sens élevé de la discipline, avec lequel certains politiques ont cru possible de spéculer abusivement, avec le concours de quelques chefs, plus absorbés par leurs déroulements de carrières que par la condition de leurs hommes.

La refondation de cette condition militaire étant aujourd’hui une nécessité incontournable, elle est à l’ordre du jour des priorités de l’ADEFDROMIL. Cette remise à plat devra faire l’objet d’études réellement concertées et de décisions ministérielles durables et résolument tournées vers l’avenir, dès 2003. La crédibilité de notre outil de défense aujourd’hui dépend de décisions urgentes légitimement attendues, lesquelles ne seront pas nécessairement coûteuses pour les citoyens : il est important de le signaler.

Vingt six années passées au sein de l’Institution militaire et un départ prématuré notamment fondé sur l’observation impuissante d’une situation en aggravation constante, me permettent d’affirmer que seule une organisation professionnelle regroupée telle que l’ADEFDROMIL, construite sur les valeurs que forment le sens de l’efficacité, du modernisme et du droit, celles du devoir et de la discipline, peut conduire à l’amélioration d’une situation verrouillée par des textes et des références d’un autre âge ; n’en déplaise à ceux qui se satisfont aujourd’hui et pour eux-mêmes de l’immobilisme, du silence, de l’opacité et de l’inertie entretenus au sein de la Défense, à l’aube de ce troisième millénaire.

Aller de l’avant, faire preuve de dynamisme, de discernement et de courage, mettre en chantier ce qui doit l’être, éclairer les dérives et les préjudices est un travail relativement facile lorsque l’attachement à l’Institution anime les esprits.

Oeuvrant sur cette voie par nécessité, l’association ne rencontre guère de difficulté pour entendre, écouter, voir, s’informer, apprendre et restituer. Ceci prête à penser qu’il est possible d’influer sur les choses qui vont mal, voire d’anticiper sur les difficultés pouvant survenir. Vu le nombre de tirs à l’approche de ces thèmes récurrents, le plus difficile sera sans doute d’allier, dans un esprit de large et réelle concertation, le sens du devoir et la volonté à celui des responsabilités, afin de bâtir collectivement au coeur de l’Europe de la défense des fondations durables, objectives, adaptées et plus justes.

Combattre, soumettre et réduire une association légale qui se fixe pour cible de défendre le Droit, semble surréaliste et contraire à l’éthique : c’est pourtant l’objectif recherché par quelques autorités. Si ce Droit est devenu dans notre pays une science inexacte discutable et contournable à souhait comme semblent le considérer à tort quelques personnalités, nous avons au sein de cette association une approche différente sur le sujet et voulons croire que les règles de droit s’appliquent à tous, y compris aux militaires : pour nous, le Droit demeure une science proche de la vérité et de l’exactitude.

Cette situation n’a pas échappé au Vice-Président du Tribunal de Grande Instance de PARIS dans son ordonnance en date du 12 mars 2003 pas si défavorable à l’ADEFDROMIL.

Les juridictions administratives vont être saisies et on sent l’inquiétude poindre au ministère de la Défense.

 » le droit est comme le feu : quand on cherche à l’envelopper, il brûle « 

La Défense nationale et l’armée sont d’abord une affaire d’Hommes avant d’être un problème de technique budgétaire et de matériels. L’Etat ne pourra garantir l’avenir de l’Institution qu’en replaçant au centre de ses préoccupations : l’homme, le citoyen, le droit et la considération.

Ainsi, on devient membre de l’ADEFDROMIL lorsqu’on a pour guides la légalité et le Droit et que l’on préfère la difficulté d’une discipline militaire souvent mal récompensée, à la facilité de la rue toujours payante mais ô combien affligeante.

Lire également :
Communiqué de l’ADEFDROMIL

 

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