Mes chers compatriotes,
La France a été attaquée trois jours de suite : mercredi, avec l’attentat contre CHARLIE HEBDO, qui a fait douze morts et plusieurs blessés graves ; jeudi, avec le meurtre d’une policière municipale et l’agression d’un employé de Montrouge ; et aujourd’hui, avec deux prises d’otages dont l’une à Paris, Porte de Vincennes, qui a fait quatre morts.
La France a fait face. D’abord, j’exprime toute ma solidarité aux familles, aux victimes, aux blessés. La France a fait face, parce que quand elle surmonte une épreuve, c’est une tragédie pour la Nation et c’est une obligation pour nous, d’y faire face.
Les assassins ont été mis hors d’état de nuire grâce à une double intervention : l’une à Dammartin-en-Goële dans un entrepôt, l’autre Porte de Vincennes, dans le magasin casher. Je veux saluer le courage, la bravoure, l’efficacité des gendarmes, des policiers, de tous ceux qui ont participé à ces opérations. Je veux leur dire que nous sommes fiers, fiers d’eux car quand l’ordre a été donné, ils ont porté l’assaut dans le même mouvement et avec le même résultat. Ils l’ont fait pour sauver des vies humaines, celles des otages. Ils l’ont fait pour neutraliser les terroristes, ceux qui avaient assassiné.
Mais la France, même si elle est consciente d’avoir fait face, même si elle sait qu’elle peut disposer avec les forces de sécurité, d’hommes et de femmes capables de courage et de bravoure, la France n’en a pas terminé avec les menaces dont elle est la cible.
Je veux vous appeler à la vigilance, à l’unité et à la mobilisation. La vigilance, c’est d’abord à l’Etat d’en faire la démonstration. Avec le Premier ministre, j’ai encore renforcé tous les moyens pour protéger nos lieux publics et faire en sorte que nous puissions vivre tranquillement sans à aucun moment pouvoir être dans l’objet d’une menace ou d’un risque. Mais nous devons être vigilants.
Je vous appelle aussi à l’unité, car je l’avais exprimé devant les Français, c’est notre meilleure arme. Nous devons démontrer notre détermination à lutter contre tout ce qui pourrait nous diviser et d’abord être implacables à l’égard du racisme et de l’antisémitisme. Car aujourd’hui, dans ce magasin casher, c’est bien un acte antisémite effroyable qui a été commis.
Ne pas nous diviser, cela veut dire que nous ne devons faire aucun amalgame, refuser aucune facilité, écarter toute surenchère. Ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces illuminés, ces fanatiques, n’ont rien à voir avec la religion musulmane.
Enfin, nous devons nous mobiliser. Nous devons être capables de répondre aux attaques par la force lorsque nous sommes obligés de l’utiliser, mais également par la solidarité. Cette solidarité, nous devons en montrer toute l’efficacité. Nous sommes un peuple libre qui ne cède à aucune pression, qui n’a pas peur, parce que nous portons un idéal qui est plus grand que nous et que nous sommes capables de le défendre partout où la paix est menacée. Je veux une fois encore saluer nos soldats qui font en sorte que nous prenions nos responsabilités face au terrorisme.
De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier ont voulu nous exprimer leur solidarité. Plusieurs m’ont fait savoir qu’ils seront là lors du grand rassemblement de dimanche. Je serai avec eux et j’appelle tous les Françaises et les Français, à se lever ce dimanche, ensemble, pour porter ces valeurs de démocratie, de liberté, de pluralisme, auxquelles nous sommes tous attachés et que l’Europe d’une certaine façon représente.
Dans cette épreuve, je vous l’assure, nous sortirons encore plus forts.
Vive la République et vive la France.
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