Marseille : le commandant du « bateau de l’enfer » sur le banc des accusés (Actualisé)

JUSTICE – Poursuivi pour harcèlement moral après le suicide de son maître d’hôtel à bord d’une frégate en 2010, un commandant de la marine comparaît lundi devant la justice marseillaise. Un procès qui met en lumière les brimades subies par l’équipage du La Fayette.

Un procès qui va faire des vagues. Eric Delepoulle comparaît à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille. Ce commandant de marine de 43 ans doit répondre de « harcèlement moral » après le suicide du sous-officier qui lui servait de maître d’hôtel, Sébastien Wanke, retrouvé pendu le 15 juin 2010 à bord de la frégate furtive La Fayette.

C’est sur ce navire de guerre que s’est déroulé un huis clos que n’aurait pas supporté ce marin de 32 ans, chargé du carré du commandant. « Il était son larbin », souligne l’avocat de la famille, Me Jean-Jacques Rinck : « Il faisait son lit, nettoyait ses chiottes, repassait ses vêtements. » Des tâches ingrates qui occupaient la victime plus de 15 heures par jour.

Un gradé « se prenant pour Dieu à bord »

Au lendemain de son évaluation (1,5 sur 5), accompagnée de commentaires acerbes, le commandant fustigeant une « absence d’investissement » et « un maître d’hôtel désabusé », Sébastien Wancke décide de mettre fin à ses jours. Une plainte pour « délits de harcèlement moral et provocation au suicide » est alors déposée en juillet 2010 par les proches de Sébastien Wanke. S’ensuit une enquête accablante pour Eric Delepoulle, mis en examen en août 2010.

Les membres d’équipage entendus pendant l’instruction évoquent un commandant « exécrable », qui considère l’équipage comme « son petit personnel ». Le médecin de bord va jusqu’à parler d’un gradé « se prenant pour Dieu à bord ». L’ambiance est délétère. Pour preuves, l’équipage refuse de fêter le traditionnel franchissement de l’équateur et le « turnover » au sein d’un bâtiment chargé notamment de traquer les bateaux pirates est particulièrement élevé. « Plus grand monde à bord ne voulait servir sous ses ordres », assure Me Rinck.

A l’été 2010, le commandant …..

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Cette publication a un commentaire

  1. tartempion

    Si les critères d’ambiance sont importants en mission , ils ne devraient pas devenir une variable d’ajustement qui permettrait aux individus de régler des comptes avec leur hiérarchie .

    Le suicide d’un homme est toujours un drame , il y a généralement plus d’une cause à l’origine d’un tel acte .

    Je suis surpris que l’on n’évoque que très rarement la fragilité psychologique supposée de celui qui décide de mettre fin à ses jours alors que dans le même temps , on préfère se déchaîner sur un Officier , d’ailleurs quoi de plus normal aujourd’hui !

    La généralisation de ce type de procédure porte préjudice aux armées , beaucoup de cadres sont désemparés et n’osent même plus faire preuve de fermeté face à une troupe indisciplinée ,de nos jours , on voit une cohésion ravagée par l’individualisme et l’instauration du poison de la lutte des classes .

    Je n’ai jamais été Officier et je ne compte dans ma famille aucun Officier mais je ne trouve pas anormal qu’un Officier exerçant un commandement sur un fleuron de notre marine nationale puisse être amené à recevoir très fréquemment des autorités .

    Le banquier qui était reçu à bord ne devait pas gérer le seul compte du Commandant de cette frégate mais certainement le compte d’autres marins qui peuvent parfois être dans le rouge , des relations peuvent alors toujours servir …..

    Renforcer l’activité sportive , l’entrainement militaire et la formation morale des hommes afin de les endurcir devient une véritable nécessité .

    L’examen de situation individuel à caractère administratif avant tout départ en mission de longue durée est absolument nécessaire et ne devrait pas être négligé .

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