Le patron du régiment école de la Légion réagit aux témoignages faisant état de brimades et de sévices.
Jusqu’à quel degré de dureté est-on autorisé à aller à l’instruction au 4 e R.E ?
Col. Stéphane Pau : L’instruction doit être difficile mais progressive. On va former des professionnels, donc on ne va pas les humilier ou les casser. Si la brimade était élevée en méthode de commandement, ça ne marcherait pas. Un autre principe est celui de la rigueur, mais associée à la bienveillance (tenir compte des différences culturelles, ethniques, des difficultés de la langue) et au respect.
Nous ne sommes pas dans une prison, on est en République. Je dis toujours à mes cadres : « ces hommes sont vos futurs frères d’armes, si vous les traitez comme vos esclaves, ils ne vous traiteront pas comme leur chef« . Je leur répète toujours que notre métier n’est pas de sélectionner mais de former. Je sais que nous avons 15 à 20 % des engagés volontaires qui sont inaptes, qui ne rentrent pas dans le moule. On ne peut pas les retenir contre leur gré. Ils sont libres de partir.
L’Adefdromil parle de violation des droits de l’Homme et a choisi de publier des photos pour appuyer ses propos.
Ce ne sont pas des photos volées : elles montrent une séance sur les droits et devoirs du prisonnier de guerre, une instruction qui fait deux lignes sur le papier et qui n’a pas à être mise en pratique. Le lieutenant en cause venait d’arriver, il n’avait pas la maturité.
Il y a eu un débriefing avec les photos le lendemain et aucun des hommes que nous avons retrouvés n’a un souvenir d’humiliations ou de brimades. 84 % des engagés de cette section ont demandé à rester, ce qui est dans la norme.
A Djibouti, il y a eu mort d’homme suite à un entraînement trop dur, en novembre dernier…
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