Q – N’avez-vous rien de nouveau à propos d’Abou Zeid ?
R – On nous pose de très nombreuses questions depuis hier. Je n’ai pas d’information ou de confirmation, ni même de commentaire particulier à faire. Je vous renvoie à ce qu’a dit Mme Najat Vallaud-Belkacem ce matin et à ce que vient de déclarer le président de la République lui-même : «des informations circulent, je n’ai pas à les confirmer».
Q – Le président Deby a exprimé son «ras le bol» à propos de la MISMA et du fait qu’il soit quasiment seul avec les Français à aller aux combats.
N’est-ce pas légitime ? Il a quand même perdu 25 de ses hommes sur le terrain.
R – Le Tchad joue un rôle essentiel dans les efforts déployés aux côtés des forces armées maliennes pour rétablir l’intégrité territoriale du Mali. Nous avons d’ailleurs rendu publique la lettre qu’a envoyée le président Hollande à M. Idriss Deby, à la suite des pertes subies par les troupes tchadiennes. Le président y rappelait que la France était aux côtés du Tchad dans ces circonstances douloureuses.
Les contingents de la MISMA sont en cours de déploiement. Ce déploiement est bien avancé puisque, sur un total de près de 6.000 soldats (auquel il faudrait ajouter les 2.500 soldats tchadiens), plus de 4.000 sont déjà déployés sur le terrain.
L’objectif reste pour nous un déploiement complet de la MISMA dans les délais les plus rapides et une relève des contingents français de l’opération Serval. Si les Français n’ont pas vocation à partir de manière précipitée,
ils n’ont pas non plus vocation à rester de manière permanente au Mali. Cela a été très clairement affiché dès le départ. Le relais doit se faire par la MISMA, tandis que le relais de la MISMA devra se faire par une opération de maintien de la paix, dont le Conseil de sécurité a commencé à discuter.
Certaines forces, maliennes, tchadiennes, françaises, sont en effet au contact. D’autres contingents africains sont déployés au fur et à mesure qu’ils arrivent au Mali. Chacun participe à l’effort général, à la mesure de ses moyens. Il ne faut surtout pas sous-estimer le rôle de ces contingents africains déployés dans le cadre de la MISMA.
Q – Allons-nous faire du sur-place ou bien existe-t-il une possibilité de concevoir la force de maintien de la paix comme une véritable force de combat ?
R – L’idée est bien de transformer la force africaine de la MISMA en une opération de maintien de la paix, c’est-à-dire, dans toute la mesure du possible, de conserver à cette opération sa dimension africaine. Cela ne veut pas dire que toute la MISMA sera transformée en casques bleus. Tout un travail doit être mené pour définir le volume, la chaîne de commandement et le mandat qui sera donné.
Nous avons commencé à en discuter au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Une lettre a été adressée par le président du Conseil au secrétaire général des Nations unies, lui demandant de lui faire rapport avant la mi-mars. C’est sur cette base que seront définies les missions de l’opération. Il appartient maintenant au secrétariat des Nations unies de revenir vers le Conseil de sécurité et d’indiquer, compte tenu des conditions sur le terrain, ce qu’il convient d’envisager. C’est la procédure normale.
L’appréciation qui sera portée sur le niveau de sécurisation du territoire malien sera naturellement prise en compte dans cette discussion.
Enfin, la participation de la France à cette opération. Là encore, nous sommes très tôt dans le processus. Il y a un certain nombre de précédents quant à notre participation à des opérations en Afrique sous mandat des Nations unies. On peut aussi envisager d’autres configurations.