Restrictions.La grogne monte chez les gendarmes

DE MARSEILLE à Nice, en passant par Toulon, Avignon ou Arles, ça grogne dans les casernes de gendarmerie. Les restrictions budgétaires et la suppression de gros moyens financiers font des remous dans les casernes du Sud. Officiellement, il ne s’agit que d’une baisse de 7 %. Pourtant, pour certains militaires les effets se font déjà sentir au quotidien Avec parfois des situations ubuesques … L’une des plus grandes compagnies de France en termes de superficie et territoire, celle d’Arles, est obligée de laisser près de la moitié de ses véhicules de fonction au garage.

 « Chez nous les gens baissent les bras »

«Actuellement une vingtaine de voitures sont inutilisables. Certaines sont en panne, d’autres ont des pneus lisses. Des véhicules que l’on .ne peut pas passer au contrôle technique à cause de défaut flagrant et que l’on ne peut pas réparer faute de moyens », explique un gendarme, « Pour 2009, le budget réparation sera en baisse de 40 % et comme on a déjà près de 60 voitures sur toutes les Bouches-du-Rhône qui méritent une grosse révision, il ne restera pas grand-chose », poursuit un autre témoin qui raconte l’ambiance morose régnant actuellement dans la gendarmerie. « Chez nous les gens baissent les bras, totalement démotivés. On sait que les sommes liées aux déplacements pour les enquêtes vont baisser de plus de 50 %. » Si les voitures restent de plus en plus au garage, les portables viennent aussi de passer à la trappe. « TI y a une semaine, nos chefs nous ont affirmé qu’ils ne toucheraient pas aux portables sauf dernier recours. Lundi, retournement de situation, on apprenait que la moitié des portables de service étaient confisqués. On nous met la pression sur les résultats mais avec toujours moins de moyens. Je pense que les enquêtes, à l’avenir, risquent d’être vite pliées », tonne un sous-officier du Vaucluse qui estime que les délinquants ont de beaux jours devant eux. Du côté du général qui commande toute la zone Paca, le mécontentement et la grogne montante sont connus, mais les propos nuancés… « Dans le contexte de restrictions budgétaires généralisées, il est normal de participer à l’effort demandé à l’instar des autres services de l’Etat, affirme le lieutenant Jean- Marie Domingo, responsable communication.

En Paca, il y a 1 800 véhicules, 210 vont être changés rapidement· C’est pour cette raison que nous n’avons pas engagé de frais de réparation sur de nombreuses voitures se trouvant dans notre parc. Pour les portables, nous avons des radios internes qui sont inutilisées au profit de portables qui coûtent cher en communication » Pour le porte-parole du général, le principal est sauvé: «Ne pas toucher à la qualité du service rendu aux usagers. »

                                                                                                                          BORIS DE LA CRUZ

 Source: Aujourd’hui en France du 28 janvier 2009

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