Contrairement à ce que nous pouvons lire dans différents articles parus sur le net ou dans la presse, la poursuite d’un supérieur devant les tribunaux se développe de plus en plus et notamment en gendarmerie. Régulièrement l’association de défense des droits des militaires est saisie par des gendarmes de tout grade victimes de harcèlement moral de leur commandant de brigade ou de leur commandant de compagnie. La technique employée par les harceleurs est bien connue et ne varie guère : réflexions déplacées ; injures ; mise à l’écart ou surcharge de travail ; critique systématique de tous les procès-verbaux rédigés ; obligation pour le gendarme supposé en faute de rédiger sur le champ et dans une pièce isolée, un compte rendu sous la surveillance de plusieurs gradés qui en influencent la rédaction (le gendarme a l’impression de vivre une véritable garde à vue) ; Poussé à la faute, le gendarme n’est pas maître de son compte-rendu. Il doit uniquement répondre à un ensemble de questions posées par son chef qui cherche ainsi à justifier la sanction qu’il va demander ou décider. Le questionnaire est systématiquement retiré au gendarme dès que le compte rendu est établi afin de ne pas laisser de traces… ; élaboration d’une fiche sur le comportement comprenant très souvent des éléments touchant à la vie privée ; notation très partiale, pas de juste mesure. Les termes employés dans les notations sont excessifs et blessants (cas d’un gendarme qui s’est suicidé après avoir pris connaissance de ses notations) ; les qualités foncières sont sciemment dévalorisées par l’apposition des indexations dans la rubrique la plus faible etc.
Bien évidemment, ce serait faire injure à la gendarmerie que de prétendre qu’il en est ainsi dans toutes les brigades ou compagnie. Fort heureusement, ces comportements pervers sont le fait de quelques gradés (officiers ou sous-officiers) qui se savent protégés par leur hiérarchie. Les dégâts psychologiques causés à leurs subordonnés sont considérables et parfois irréversibles. Seule une condamnation de leur harceleur est de nature à faire reprendre confiance au gendarme harcelé.
L’Association de défense des droits des militaires s’attache à aider et conseiller tous les militaires qui s’estiment victime de harcèlement moral ou sexuel. Pour prendre contact : contact@adefdromil.org
Michel Bavoil
Président de l’Adefdromil
Lire :
Un gendarme porte plainte contre son chef
AUBENAS
Enquête en cours par la gendarmerie elle-même