Témoignage d’un adhérent de l’ADEFDROMIL

C’est en ma qualité d’adhérent de l’ADEFDROMIL que je me suis rendu à PARIS le samedi 14 septembre 2002 afin de participer aux votes de l’assemblée générale extraordinaire de l’ADEFDROMIL présidée par le Capitaine (er) M BAVOIL, son fondateur.

Après avoir salué celui-ci ainsi que l’ensemble des autres participants ayant pu faire ce déplacement, j’ai pu apprécier – outre la qualité des personnes présentes – le contenu des propos respectant (avec une précision horaire toutefois bousculée par l’arrivée de FRANCE 2 notamment), l’ordre du jour établi.

L’ADEFDROMIL s’est fixée pour objet dans ses statuts « l’étude et la défense des droits, des intérêts matériels, professionnels et moraux, collectifs ou individuels des militaires relevant de la loi n°72-662 du 13 juillet 1972 ».

 Il faut bien le reconnaître, les instances de concertation (CSFM), dirigées par une hiérarchie engagée aux côtés d’un ministre (lui-même guidé par des engagements gouvernementaux étroitement liés à des objectifs européens) ont atteint leurs limites . Ces instances officielles – sorte d’alibi ayant pour vocation de prouver l’existence d’une forme d’écoute au sein de la Défense – ont pu voir le fruit de leurs réflexions, foulé par les personnels de la Gendarmerie nationale manifestant au printemps dernier dans toutes les grandes villes de France, jusqu’à l’hôtel national des Invalides à PARIS. De leurs tombeaux, l’Empereur et nos Maréchaux ont dû être attristés par ce spectacle…

Ce lamentable constat d’échec collectif observé par l’ensemble des citoyens, n’est pas de nature à donner confiance aux français et ses origines doivent rester à l’esprit. La célèbre maxime qui suit en est à mes yeux, la toute première illustration :
« …Lorsque j’entends les talons claquer, j’entends les cerveaux se refermer… »

Ainsi, il est raisonnable de penser que des
solutions durables (et non filtrées) aux problèmes humains et matériels se
posant dans nos armées, devraient être aujourd’hui recherchées avec pragmatisme, souci d’efficacité, de légalité donc de justice.

J’ai acquis aujourd’hui la conviction que
l’ADEFDROMIL est composée de militaires et de juristes hautement compétents,
volontaires et disposant de la connaissance. Animés du désir de voir le droit
pénétré l’institution militaire, les dirigeants de l’association font preuve
de sagesse et ont une haute idée du sens de l’Etat et des responsabilités.

L’Institution est trop imperméable aux notions de droit et d’équité. Il suffit de lire pour s’en convaincre le livre « pour que l’armée respecte enfin la loi » ou tout simplement pour les autorités dérangées ou peinées par ce chef d’oeuvre de vérité, le répertoire annuel dans lequel la DPSD relate de nombreux faits analogues !

Je souhaite que cette association (qui s’interdit par ailleurs toute action politique, philosophique ou confessionnelle), construite sur le bon sens, indispensable dans le contexte actuel et efficace, puisse remplir un rôle actif dans les mois qui viennent, avec l’assentiment du nouveau gouvernement dont l’objectivité concrète et la volonté de transparence s’en trouveraient grandies aux yeux des citoyens, donc des militaires.

L’idée même d’un « groupement professionnel » représentatif de l’ensemble des personnels servant sous statut militaire, libre d’expression dans le créneau qu’il s’est fixé et totalement dissocié de la chaîne hiérarchique ; constitué de militaires d’active, en retraite ou de réserve, poursuit inéluctablement son chemin.

Seule une reconnaissance massive résultant
d’adhésions nombreuses à l’ADEFDROMIL pourraient maintenir à l’extérieur de
la Défense, des confédérations syndicales bien rodées qui examinent depuis
quelques temps déjà le « potentiel fidélisable ». Leur accession
aux armées (sous des appellations de diversion nécessairement tricolores) serait catastrophique. ! Ces centrales syndicales n’ont jamais fait preuve d’un engagement sérieux et profond aux côtés des armées. Seul le nombre potentiel d’adhérents les intéresse.

En ce 21e siècle, l’ADEFDROMIL
possède de nombreux atouts pour représenter efficacement les droits des militaires et pour que cessent les promesses politiciennes traduites dans les faits par des mesurettes et du saupoudrage, celles qui conduisent de l’inertie ministérielle au mécontentement ; de la grogne au pourrissement et de ce dernier … à l’esplanade des Invalides.

Demain, si le malaise perdure au coeur de
la Défense, sous le regard impuissant des organes officiels de concertation, il sera trop tard pour étudier les critiques et les propositions constructives de l’ADEFDROMIL.

 Mon seul mérite est d’appeler aujourd’hui
votre attention sur la loyauté de cette association, sur la rigueur de ses
statuts, son existence légale et sa capacité juridique employée pour le bien
de l’institution toute entière. Ses dirigeants sont au service de ses membres
avec désintéressement et dévouement.

Pour conclure cette tribune, j’emprunterai
la maxime appropriée aux circonstances (déjà citée par Maître Gérard DUCREY
avocat près la cour d’appel de PARIS, ancien auditeur de l’IHEDN et membre de l’ADEFDROMIL), en souhaitant qu’il plaise aux consciences de s’en inspirer davantage.

« C’est en gardant le silence alors qu’ils devraient protester, que les hommes deviennent des lâches »

Abraham LINCOLN

Proposer, argumenter et affirmer ;
dénoncer et éventuellement protester de manière objective, constructive et
respectueuse ; c’est Servir l’institution en consolidant les bases sur
lesquelles celle-ci repose.

Lire également :
Présentation du Rapport moral lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire du samedi 14 septembre

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