C’est une tradition à Aubagne: pour Noël, les képis blancs de la « maison mère » de la Légion étrangère se lancent dans un concours de crèches, où se côtoient évocations de la Nativité mais aussi des terrains d’action d’Afghanistan, d’Afrique ou d’ailleurs.
Cette année, quatre services veulent gagner la distinction de la plus belle crèche. Un concours sans prix matériel à la clef, mais tout ce qu’il y a de plus sérieux, qui aide à comprendre comment se construit la cohésion dans cette composante particulière de l’armée française où sont incorporés des hommes de plus de 140 nationalités.
« Noël, c’est un moment fort… Le soir de Noël nous le passons avec nos hommes », souligne le colonel Gilles Bertaud, commandant en second du 1er régiment étranger (1e RE) d’Aubagne. « La Légion est une seconde famille pour ces déracinés ».
Membre du jury, l’officier supérieur explique que « les scènes doivent représenter deux choses, Noël et la Légion ». « Cette superposition est un peu décalée parfois »…
Ainsi l’une des quatre crèches en compétition, composée de 5 dioramas encadrant une Nativité. On peut y voir une évocation de l’Afghanistan, avec un poste avancé, un avion de transport de troupes et un hélicoptère, mais aussi le centre des permissionnaires de Malmousque – « la maison de ceux qui sont loin de leur famille », un havre de paix en bord de mer en plein coeur de Marseille.
La crèche montre aussi une représentation de l’institution des Invalides de Puyloubier, au pied de la montagne Sainte-Victoire, et encore la jungle guyanaise avec une fusée Ariane V, et enfin le portail d’une caserne à Djibouti.
En plus des miniatures, les concurrents présentent un petit film d’accompagnement. Des histoires fictives mais qui racontent la vie quotidienne des soldats.
Ici, il y est question d’un caporal qui, partant à la retraite, évoque avec quatre frères d’armes les Noëls passés sur les terrains d’opération.
« C’est toujours un moment d’émotion », confie le colonel à la retraite Joël Padovani. « Mon premier Noël dans la Légion, j’étais à Madagascar, et voir la crèche faite par un légionnaire avec les moyens du bord, ça m’a fait pleurer », dit-il.
Pour cet ancien militaire, entré comme homme du rang, Noël permet la communion entre des hommes de nationalités et de croyances différentes. « C’est le mystère de la Légion, et même après 17 ans de service, je ne comprends pas comment ça marche », souligne l’ancien officier.
Le sergent Alexandre Valenzuela, un Chilien, a passé trois semaines « jour et nuit », dit-il, pour confectionner sa crèche, en hommage « aux anciens ».
Le sergent Lamine Sadio, un colosse sénégalais, présente sa….
Lire la suite sur le site http://actu.voila.fr en cliquant [ICI]