Le général Benoît Royal est sous-directeur chargé du recrutement à la Direction des ressources humaines de l’armée de terre. Il est le cousin de l’officier général de la zone de Défense ouest.
Entretien
Le général effectuait une visite de commandement, ces jours-ci, dans les différents centres d’information et de recrutement des forces armées de la région Nord ouest.
Qu’est-ce qui peut rendre l’armée attrayante ?
Je dirais, d’abord, que du moins gradé au plus gradé, nous faisons un métier passionnant, au contact avec l’humanité. On pose la question aux jeunes, bien sûr. Pour 80 % d’entre eux, la réponse est l’aventure humaine. Mais certains viennent pour un salaire. À nous, dans ce cas, de faire évoluer cette seule aspiration. Parfois, on réussit ; parfois pas.
Combien de jeunes recrute-t-elle ?
Autour de 15 000 par an dont 10 % de jeunes filles, dans l’armée de terre. Le flux idéal serait 8 à 9 000. Si on surrecrute, c’est parce que les taux de fidélisation ne sont pas ceux que l’on souhaiterait. Mais on améliore… Cette année, on n’en recrutera que 13 000. L’armée de l’air et la marine recrutent, chacune, 3 000 à 3 500 jeunes. Le taux de féminisation est moins important dans la marine et supérieur dans l’armée de l’air. On n’a pas de quota. Et j’ajouterais qu’elles sont plus fidèles que les garçons.
Et dans l’ouest ?
À Rennes, 230 jeunes ont été recrutés en 2010 dont six officiers. La région ouest en a recruté 2 800 dont 41 officiers. Et pour les huit premiers mois de 2011, 130 recrutements en Ille-et-Vilaine et 1 700 dans l’ouest.
Vous avez parlé de fidélisation…
Oui. La particularité d’un contrat militaire tient au fait qu’après six mois d’exercice, il ne peut plus être cassé. Mais pendant ces six premiers mois, le jeune peut partir. Parfois, cette période de dénonciation peut aller jusqu’à un an. Nous faisons avec une génération qui teste, qui est très impatiente. On a eu des taux de dénonciation qui ont atteint 30 % en 2009. Nous redescendons vers 25 %, cette année.
Comment contrer ces départs ?
En prenant plus de temps avant le recrutement, pendant la formation initiale par plus de pédagogie et continuer à améliorer nos déroulements de carrière.
Quelle est la durée moyenne d’un contrat ?
Pour 90 %, ce sont des contrats de cinq ans. On propose des contrats d’un an, un peu d’essai, dont la majorité est pour la brigade des sapeurs pompiers de Paris. Depuis peu, on propose des contrats de 10 ans afin de donner plus de perspective professionnelle. Curieusement, ils n’ont pas beaucoup de succès. Les jeunes préfèrent renouveler un contrat de cinq ans…
On dit que l’armée joue, en interne, la fonction d’ascenseur social…
Nous parlons d’escalier social pour souligner les efforts que font les jeunes. Ainsi 70 % des sous-officiers de l’armée de terre sont recrutés parmi les engagés volontaires et des plus de 50 % des officiers sont issus du corps des sous-officiers.
De quelles personnes avez-vous besoin ?
Dans l’armée, il y a une place pour chacun, que l’on ait, ou pas, une qualification. Nous recrutons des soldats dans un panel de spécialités, environ 400, qui incluent des métiers que l’on retrouve dans le civil : cuisiniers, boulangers…
Au sortir de l’armée, un jeune peut-il facilement se reclasser ?
Oui, dans la mesure où….
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