Rapport sur le bilan de la loi sur la Gendarmerie : La vérité est ailleurs ……(Par Jacky Mestries)

Tout entier tourné sur la militarité de la Gendarmerie, le rapport sur le bilan de la loi du 03 août 2009 établi par Mme Escoffier, Sénatrice centriste et M Moyne-Bressand, député UMP serait paru.( réf: SNOP )

Je précise serait paru, puisque du côté de la direction de la gendarmerie, on nous informe que le document qui circule n’est qu’un pré-rapport. La version définitive est à venir. Ainsi c’est avec les précautions d’usage que nous nous nous lançons dans sa lecture.

Un pré-rapport, comme un test sur les réactions à venir, surtout du côté de la police, c’est ainsi que nous devons l’aborder, me semble-t-il.

Nous regrettons tous que les « enquêteurs » n’aient eu que peu de temps pour se pencher sur le sort fait par le gouvernement Fillion à la gendarmerie. En soi, cette précipitation, ces délais réduits, nous donnent à penser que les résultats étaient connus d’avance, comme des successions d’évidence.

Pauvre gendarmerie, qu’as-tu fait pour mériter ce sort ?

Autre interprétation possible : il ne fallait pas laisser le temps aux parlementaires d’approfondir sérieusement les questions posées.

Une mission pour une affirmation.

Pourtant, de ce que nous savons, les parlementaires saisis se sont lancés dans la course à la recherche d’informations suivant un emploi du temps précipité. Le caractère sportif de la performance n’est pourtant pas évoqué pour ce marathon de deux mois.

Le résultat est là. Ce n’est pas un rapport parlementaire que nous avons l’impression de lire, une enquête objective, mais bien le travail d’une direction de la Gendarmerie bien décidée à faire passer son message. Fallait-il s’attendre à ce que des gens qui ont conduit une action viennent, deux ans après, dresser un constat objectif sur leur travail ? Je vous laisse répondre.

Je n’arrive pas à comprendre que des gens comme Messieurs Martinez ou Virolet de l’UNPRG, ou Monsieur Bessy de l’Adefdromil, aient été ignorés. Plus grave, le CFMG n’existe toujours pas, et les nouvelles instances, dont on se félicite pourtant, ont été snobées.

Où est la cohérence ?

Le principe était posé d’entrée. Les gendarmes ce sont des militaires. Il n’y a que la parole de la hiérarchie qui vaut, il n’y a que les interlocuteurs présentés qui valent.

Nous sommes sauvés, « une référente » dont il nous semble connaître la pertinence en matière d’organisation de la gendarmerie a été entendue. Les parlementaires prennent pourtant une distance plus que raisonnable avec cet expert sous contrôle.

C’est dommage, le rapport n’est qu’un long plaidoyer destiné à faire l’éloge des mesures prises depuis bientôt dix ans.

Pas une ombre, pas une tache, et pourtant, le rapport de la cour des compte est là. Il est ignoré, alors qu’il est au cœur du problème.

Pourtant, l’actualité est là qui nous rappelle chaque jour, brutalement, la réalité. Il y a quelque chose qui ne va pas dans l’organisation des services de sécurité dans notre pays, et je ne vois pas en quoi les mesures prises concernant la gendarmerie seraient exemptes d’un examen réel.

Nous avons compris. Le président de la République et son gouvernement ont pris tout un tas de bonnes mesures pour leurs concitoyens. « Point barre – circulez, il n’y a rien à voir……. »

Le souci de la mission MOYNE-BRESSANT / ESCOFFIER, ou de la direction de la Gendarmerie, ai-je envie de préciser, est unique.

Tout ce qui a été fait n’altère pas le caractère militaire de la Gendarmerie.

Et au passage, les gendarmes reçoivent une petite leçon sur leurs devoirs de militaires. Il ne manquait plus que ça.

Il fallait oser, venir nous rappeler à nos devoirs, le premier étant bien sur de subir et de se taire.

Cette leçon est de trop. Elle est parfaitement inadmissible. Elle sonne comme un vrai dédain pour ce personnel qui donne sans compter et surtout sans qu’on lui demande.

Cette leçon annihile l’impact qu’aurait pu avoir ce rapport. Il va provoquer son rejet par l’ensemble des gendarmes, de ceux qui risquent leur vie au bénéfice de leurs concitoyens, pas de ceux qui l’ont piloté pour s’envoyer des fleurs.

Les Gendarmes sont militaires et toute leur vie durant s’il vous plait, mais leurs femmes et enfants le sont aussi par l’effet du logement en caserne. Qui dit mieux ?

Ils n’entendent pas qu’on leur rappelle en ignorant que des sociétés civiles assurent la garde d’établissements militaires pour que ceux-là puissent bénéficier d’heures convenables.

Ils n’entendent pas qu’on leur rappelle quand ils sont disponibles 15 heures 51 par jour de travail, cinq jours consécutifs durant.

Ils n’entendent pas qu’on leur rappelle quand ce sont eux que l’on voit en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, sur les bateaux, sur les bases, dans les arsenaux.

Cette leçon suffit pour que je ferme définitivement ce rapport peu documenté, partisan, et que je le classe sur une étagère d’où il ne sortira plus.

Qui est inconséquent ? Je vous laisse répondre par vous même.

Source: Site La grogne dans la gendarmerie