Le tribunal administratif avalise le renvoi d’Aymeric Chauprade des écoles de la défense (Par Jean Guisnel)

L’ancien ministre Hervé Morin n’a pas évincé l’enseignant dans les formes en 2009, mais les directeurs des écoles concernées avaient le droit de le faire.

L’universitaire Aymeric Chauprade ne reviendra pas enseigner la géopolitique dans divers organismes de formation de la défense. Dans un jugement rendu public le 1er juin dernier, mais dont nous n’avons pu prendre connaissance que récemment dans son intégralité, les magistrats refusent de suivre M. Chauprade dans sa demande de réintégration en tant qu’enseignant vacataire à l’École de guerre, au Cesa (Centre d’études stratégiques aérospatiales) et à l’Emsome (École militaire de spécialisation de l’outre-mer et de l’étranger).

Aymeric Chauprade estimait qu’un « détournement de pouvoir » se trouvait à la base de son renvoi, « en réalité fondé sur ses opinions politiques et religieuses ». Les juges ont rejeté cette argumentation en considérant que l’enseignant évincé « n’est pas fondé à demander l’annulation des décisions » des trois directeurs qui ont chacun mis fin à ses fonctions. Ils étaient parfaitement en droit de le faire, dit le tribunal. En revanche, il a suivi le plaignant dans sa demande d’annulation de la décision du ministre de la Défense Hervé Morin qui avait ordonné son éviction.

« Pas de distance suffisante »

Rappelons que l’ancien ministre de la Défense avait annoncé le 5 février 2009 qu’Aymeric Chauprade serait congédié, ce qui fut confirmé par une décision écrite qui avait été adressée à ce dernier vingt jours plus tard. Le 4 février, Le Point avait chroniqué une dizaine de pages de son ouvrage Chronique du choc des civilisations, qui présentaient sous un jour particulièrement favorable et totalement acritique les thèses complotistes sur les attentats du 11 septembre 2001. Le tribunal administratif estime que, effectivement, Chauprade livre « sans distance critique suffisante une présentation flatteuse de ces thèses (…), [ce qui] constitue un manquement au devoir de réserve qui s’impose à tout agent public en dehors du service ». Pour autant, il juge qu’Hervé Morin a eu tort de renvoyer Chauprade sans respecter les formes ni entendre ses arguments en réplique et condamne l’État à lui verser 1 500 euros en remboursement de ses frais de justice.

Aymeric Chauprade considère…

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