Un effet bénéfique des scandales sexuels des politiques
Avant même qu’un jugement n’ait été rendu aux États-Unis ou en France, des internautes considèrent que les grandes gagnantes des procès engagés pour se défendre des violences sexuelles sont les femmes. En effet, ces dernières profitent alors d’une exposition exceptionnelle pour dénoncer les abus dont elles peuvent être victimes dans leur vie quotidienne : « C’est un pas en avant pour la défense et l’honneur des femmes ; les médias du monde entier en parlent, c’est très important pour nous, les femmes, qui avons subi sans avoir osé parler ! » (Lucy091)
Pourquoi un tel silence sur ces exactions ? Ex-BNPP explique : « Tout le monde sait que le harcèlement sexuel, c’est comme le harcèlement moral : si vous en parlez, on vous convoque à la DRH, et on vous traite de fou (ou de folle) et de balance. En gros, c’est l’omerta ou la porte… »
Beaucoup se réjouissent donc de la pénalisation des comportements agressifs : « Si d’autres affaires similaires devaient être mises au jour, personnellement je m’en féliciterais ; il est temps que l’on mette un terme, dans ce pays, à des comportements d’un autre âge de la part de ceux qui ont tendance à abuser de leurs pouvoirs – élus, chefs d’entreprise, chefs de service et même ecclésiastiques » (Campo).
« Il y aura toujours des hommes qui en profiteront car il y a des femmes que cela arrange »
Des internautes mettent toutefois en garde contre des jugements qu’ils estiment un peu hâtifs. Des commentateurs perplexes, à l’instar de Gardénia, ne conçoivent pas que certaines femmes entretiennent des relations de proximité avec leurs supérieurs : « Je ne comprends pas ces femmes. J’ai eu un patron qui me disait : Vous passerez me voir quand vous partirez, ce à quoi je répondais : Je suis disponible maintenant, après 18 heures j’ai à faire. Il m’a fait le coup plusieurs fois, voyant que ça ne marchait pas, il a arrêté. »
Mettre des distances avec son employeur, une règle que préconise également ninititi : « Il est des personnes avec lesquelles il faut savoir garder de bonnes distances, et auxquelles ne rien permettre en dehors de la relation professionnelle ; vous êtes l’employée, pas la copine ; vous êtes là pour un travail, pas pour nouer des relations personnelles sur votre lieu de travail. À vous de vous protéger. »
Car les femmes ne sont plus de « pauvres petites choses sans défense », rappelle la Schtroumpfette. Pour cette lectrice, il est clair que celles qui jouent un jeu trouble acceptent une certaine forme de prostitution. « Ancienne militaire, témoigne-t-elle, j’ai subi, comme beaucoup de collègues, un harcèlement souvent couvert par la hiérarchie. J’ai su me faire respecter, d’autres non, parce qu’elles n’osaient pas. À un moment, il faut savoir dire non, il faut savoir aussi avoir un comportement, un langage, des regards, un sourire qui mettent une distance infranchissable. Tout cela est très bien compris, car la vie en communauté, avec des hommes et des femmes, est toujours sujette à des dérapages. »
Elle pouvait dire non ? eh ben non !
Jba nuance : « Certaines femmes sont plus fortes que d’autres pour se faire respecter. Leur situation – mariée, divorcée… – est aussi une aide ou une défaveur ; et certains hommes sont aussi plus corrects que d’autres. » Pepito va plus loin en partageant une expérience personnelle : « Une amie qui devait être licenciée a subi un viol de son responsable. Elle a gardé son emploi, mais n’a pas déposé plainte. Elle pouvait dire non ? eh ben non ! Un crédit pour l’appart, ses trois enfants, retrouver un job à 48 ans ? Et l’emprise du responsable qui décide… Nous connaissons toutes et tous ce genre d’histoire… Que ferions-nous, à leur place ? »
François pense également que certaines réalités de la vie quotidienne interdisent un jugement moralisateur et manichéen. « Les choses ne se passent pas du tout de telle façon qu’on puisse claquer la porte. C’est assez facile de dire, derrière un clavier, qu’il faut dans un tel cas renoncer à son emploi – sous-entendu : admirez mon intransigeance. Et le petit ? Il mange quoi demain ? Et le loyer ? C’est là le vrai crime : on profite de l’état de nécessité d’une personne pour obtenir des faveurs sexuelles. C’est un viol économique, un viol social. »
Valentine soutient : « Plutôt me griller dans…
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