Un ami de La Grogne, Monsieur James MALFIONE s’est adressé à Monsieur COPÉ le 23 avril dernier pour l’interroger sur l’avenir de la Gendarmerie.
Avant toutes choses, je vous présente sommairement cet ami. Il a été marin pendant quatre ans avant d’intégrer la Gendarmerie Nationale puis de finir sa carrière professionnelle à l’Equipement. Aujourd’hui il est délégué de l’administration auprès du service Bureau Election à la Préfecture de la Drôme.
Un parcours intéressant par sa diversité qui donne à son auteur une vue particulièrement pertinente.
Le responsable de l’U.M.P. s’est fendu d’une réponse complète dont Monsieur Malfione nous fait part.
Cher Monsieur,
Vous avez bien voulu me faire part de votre réaction suite au téléforum du 6 avril 2011. Le nombre de personnes sur la ligne ne nous a malheureusement pas permis de répondre aux questions de tous les participants et je vous prie de m’en excuser. Je compte sur vous néanmoins pour participer à une prochaine téléconférence afin de pouvoir échanger avec vous et répondre directement à vos questions. En outre, vous avez bien voulu me faire part de vos remarques sur le conflit en Afghanistan et sur la loi du 3 août 2009 organisant le rapprochement de la police nationale et de la gendarmerie nationale et je vous remercie pour cette initiative. Vous recevrez prochainement un courrier de ma part sur le premier point. Quant au second point, ce rapprochement n’a qu’un seul but : être plus opérationnel et, ainsi, mieux assurer la sécurité de nos concitoyens. Trois précisions sont utiles pour éviter les malentendus : Ce rapprochement ne conduit en aucune manière à une « fusion » des forces de sécurité. Il y aura toujours deux forces de sécurité, mais un commandement unique. Ce rapprochement n’affecte en rien le statut ni l’identité militaire des gendarmes. La loi réaffirme qu’il y a aucune volonté de « démilitariser » la gendarmerie nationale, bien au contraire. Enfin, ce rapprochement ne remet aucunement en cause les missions confiées à la gendarmerie, ni les principes de répartition territoriale des compétences de la police et de la gendarmerie, ni encore son maillage territorial (95% du territoire est couvert par la gendarmerie). Signe de cette unité, le Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN) et son cabinet se sont installés au Ministère de l’Intérieur et Monsieur Brice HORTEFEUX, Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration, a décidé que, désormais, une minute commune de silence serait respectée, à la fois dans les commissariats et dans les casernes de gendarmerie, lorsque la vie de l’un d’entre eux serait arrachée. De nombreuses mutualisations ont été menées depuis 2002 : La mutualisation des fonctions support a notamment déjà été engagée. Au plan opérationnel, plusieurs actions ont déjà été conduites afin de développer des synergies : Groupes d’Intervention Régionale (GIR), offices centraux, réseau des attachés de sécurité intérieure ou Unité de Coordination des Forces Mobiles (UCFM). Tirant les conséquences de la loi du 3 août 2009, nous avons exploité les possibilités de synergies logistiques et opérationnelles existant entre les deux forces. Le rapprochement police-gendarmerie est ainsi bien engagé et des résultats tangibles ont déjà été obtenus grâce à la mutualisation des fonctions support : marchés passés en communs, conventions pour l’utilisation partagée de matériels lourds ou spécialisés [transport de fret en métropole avec la flotte de la gendarmerie, regroupement des garages et de l’entretien automobile], ou encore l’entretien de certains équipements (gilets pare-balle). Dans les autres domaines, les progrès sont aussi notables : Les systèmes d’information et de communication : renforcement de la gouvernance opérationnelle de la Direction des Systèmes de l’Information et de la Communication (DSIC) ; mise en place le 1er septembre dernier, du service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure, structure unique chargée de concevoir, de piloter et de conduire les projets relatifs aux systèmes d’information et de communication et aux nouvelles technologies utilisés par les deux forces ; poursuite des travaux d’interopérabilité et de convergence des réseaux. Les bases de données : rapprochement systématique et accès réciproques aux fichiers opérationnels, création de fichiers communs (Traitement de la Procédure Judiciaires qui fusionne le Système de Traitement des Infractions Constatées ou STIC et le Système Judiciaire de Documentation d’Exploitation ou JUDEX). La police technique et scientifique : développement des formations communes, échanges entre laboratoires, achats de matériels en commun. La logistique et l’immobilier : achats groupés d’équipements, intégration de l’immobilier de la gendarmerie au sein de la Direction de l’Evaluation de la Performance et des Affaires Financières (DEPAFI) du ministère, création du Centre de Recherche, d’Expertise et d’Appui Logistique (CREAL) pour mutualiser les recherches sur les équipements avant les achats. Les ressources humaines : recrutement et formation des personnels administratifs du ministère, échanges croisés dans les services de police et de gendarmerie au cours des formations. Tels sont les éléments que je souhaitais porter à votre connaissance. Restant à votre entière disposition et vous remerciant vivement pour votre soutien, je vous prie de croire, Cher Monsieur, à l’expression de mes sentiments fidèles et dévoués. Jean-François COPÉ Source: site/lagrognegend |