Un gendarme assigne l’Union des femmes en justice (France-Antilles Martinique) (Actualisé)

Il y a quelques mois, une affaire de violences conjugales opposait un gendarme à son épouse, vietnamienne. L’Union des femmes, qui avait assisté la plaignante vient d’être assignée en justice par le gendarme.

L’UFM organisait ce vendredi une conférence de presse, dans ses locaux de la rue Lamartine, pour dénoncer une assignation en justice, reçue le 20 avril dernier. Rita Bonheur, la présidente de l’association, et Nicole Ramaël, intervenante sociale devront prochainement comparaître aux motifs d’atteinte à la vie privée et à la présomption d’innocence. A l’origine de cette assignation, l’époux d’une femme qu’elles ont accompagnée il y a quelques mois dans une affaire de violences conjugales : le colonel de gendarmerie Bellamy. Ce dernier a quitté la Martinique au mois de février dernier, mais il n’en avait visiblement pas fini avec l’association féministe, à laquelle il réclame 368.000 euros au titre du préjudice qu’il aurait subi. Rita Bonheur s’est dite « scandalisée » par ce nouvel épisode d’une affaire qui avait débuté en fin d’année dernière. Le 8 décembre 2010, l’épouse du colonel, d’origine vietnamienne, déposait plainte pour des faits de violence conjugale avec séquestration, violences psychologiques et viols. Sollicitée, l’UFM assiste la femme qui est temporairement hébergée par une autre association, Rosannie Soleil. Le 2 février 2011, retournement de situation. L’épouse passe du statut de plaignante à celui de coupable : le procureur décide de classer sans suite la plainte, et lui administre un rappel à l’ordre pour dénonciation calomnieuse. L’époux avait lui aussi porté plainte contre sa femme, pour « violences avec armes, menaces de mort et destruction de biens mobiliers » . Après cette décision, l’UFM avait vivement réagi, s’étonnant, notamment, du délai inhabituellement court du traitement de l’affaire et des lacunes de l’enquête. D’autant que, selon l’Union des Femmes, le statut de l’époux, et à l’opposé la précarité dans laquelle se trouvait son épouse, pourraient avoir pesé lourdement dans la balance de la justice. Pour Rita Bonheur, cette assignation en justice n’est rien d’autre….

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Cet article a 2 commentaires

  1. Kréola

    « Malgré nos tentatives nous ne sommes pas parvenus à joindre le parquet de Fort-de-France. »
    C’est la rédaction de France-Antilles qui le constate, en note finale à son article.

    La question suivante vient tout naturellement : le procureur de la République aura-t-il la volonté de relancer cette pénible affaire, en requérant sur la plainte de cet officier ?

    Les dossiers peuvent moisir tellement plus vite, sous nos tropiques. Et les réfugiées étrangères sans carte de séjour s’y perdre, dans nos mangroves et ailleurs encore.

  2. Kréola

    Les (petits) loups ne se mangeant pas entre eux, un (gros) soupçon de solidarité pèse, entre (hauts) responsables locaux parachutés depuis la métropole sur notre lointain département, lorsque cet ancien commandant de la gendarmerie en Martinique déclare « deux enquêtes de la police judiciaire et de l’inspection de la gendarmerie nationale ont parfaitement mis en évidence qu’aucune des allégations proférées par mon épouse et relayées par l’UFM (Union des femmes de Martinique) n’était avérée ».

    Il est donc logique et normal de ne faire confiance, ni à ces deux enquêtes internes, l’une… locale, l’autre menée par… d’autres gendarmes, ni au classement express avec rappel à la loi du procureur… local.
    L’emploi du substantif « allégations » et du négatif précédant un adjectif ambigü, « non avérées » par ce gendarme spécialiste de la procédure pénale, soulève de graves interrogations de la part de tous ici.

    Dans le respect total de la présomption d’innocence, la justice doit appliquer la règle, en délocalisant l’ensemble de ce lourd dossier, pourquoi pas sur Paris ou sa banlieue.
    Il faut qu’une vraie enquête soit menée, dans le cadre d’une instruction sereine, à charge et à décharge, en commençant par vérifier soigneusement les antécédents de chacun.

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