Le conflit inédit qui a opposé les gendarmes et le ministère au mois de décembre est certainement l’aboutissement d’une dégradation constante de leurs condition de travail depuis ces dernières années. Leur mode d’action a suscité bien des débats au sein des armées mais aussi au sein de la gendarmerie.
Les mesures qu’ils ont obtenu sont destinées à combler un véritable retard pris aussi bien dans l’équipement que dans les effectifs. Mais ces mesures ne seront efficaces que si elles sont mises en oeuvre. Rappelons qu’au cours de la session du CFMG du 28 février 2000, Alain Richard avait déjà promis que les brigades de gendarmerie se verraient dotées d’un ordinateur pour deux gendarmes dans le courant 2000. Cette promesse comme beaucoup d’autres était restée lettre morte et les gendarmes ont continué à acheter leur ordinateur pour travailler.
La première des nouvelles mesures concerne le dispositif indemnitaire qui entre en vigueur à compter du 1er février. Il apporte une revalorisation salariale de 156 Euros (1.028 francs) nets mensuels en moyenne pour un gendarme de terrain et 197 Euros (1.295 francs) pour un officier de terrain (respectivement 104 Euros et 145 Euros en moyenne pour un sous officier ou un officier des services administratifs).
Ce dispositif indemnitaire tient compte du fait que les gendarmes de terrain ne bénéficient pas de l’octroi de jours de congés supplémentaires accordés aux autres militaires, et de la charge de travail hebdomadaire des unités de terrain.
Concernant l’équipement et les effectifs le ministre à accordé à la gendarmerie :
– 4.300 créations de postes d’ici 2005 ;
– la réforme des véhicules diesel après 8 ans de service ou 200.000 km (la réforme à 150.000 km annoncée par le ministre ne concerne que les véhicules essence … pratiquement inexistants dans la gendarmerie) ;
– l’attribution de 50.000 gilets pare balles à port discret ;
– la réfection des logements insalubres ;
– la mise en place d’un ordinateur pour deux gendarmes dans les brigades.
Nul doute que ces moyens nouveaux, pour peu qu’ils soient suivis d’effet, donneront un nouveau souffle à la gendarmerie. Cependant au delà des acquis matériels on peut s’interroger sur la gestion de la crise au sein de l’institution. Car les gendarmes n’ont pas attendu de descendre dans la rue pour tirer la sonnette d’alarme. Le problème du sous équipement notamment avait déjà été abordé à maintes reprises mais en vain. Nous resterons pour notre part vigilants sur l’application des promesses faites aux gendarmes.