Après l’affaire Jean-Hugues Mattely, officier radié pour avoir publiquement critiqué le rapprochement police-gendarmerie, un autre gendarme avait été suspendu le 3 avril dernier. En cause, son soutien affiché à l’officier Mattely dans un poème anonyme intitulé «Il pleut sous nos képis» et publié par l’Association de défense des droits militaires (Adefdromil). Identifié et auditionné par sa hiérarchie, l’adjudant A., auteur du poème, a été sanctionné de 30 jours d’arrêt pour manquement au devoir de réserve et a été muté dans un service administratif, explique Jacques Bessy, vice-président de l’Adefdromil.
Ces deux épisodes ont naturellement relancé le débat sur le rapprochement police-gendarmie effectif depuis le 1er janvier 2009, mais ils ont aussi suscité de nombreuses réactions quant à l’obligation de réserve à laquelle sont soumis les militaires et donc les gendarmes. Atteinte à la liberté d’expression pour certains, devoir inhérent à la fonction pour d’autres, sur le Figaro.fr beaucoup d’internautes semblent partagés sur la question.
«Le devoir de réserve est une protection pour les militaires»
«La force de la gendarmerie est d’être une police à statut militaire», estime l’internaute jbbruxelles pour qui cela «implique des devoirs supplémentaires et une restriction à la liberté d’expression.» Des contraintes d’autant plus naturelles qu’elles sont «consenties par celui qui rejoint la gendarmerie», poursuit jbbruxelles. Du même avis, l’internaute Patrick Puchois considère que les moyens de communication actuels permettent de savoir à quoi s’en tenir lorsqu’on s’engage dans l’armée. «Rien ne l’oblige une personne à rester dans la gendarmerie. Si elle y reste, elle doit en appliquer les règles», juge-t-il.
Au-delà du respect de l’obligation de réserve, pour jbbruxelles il est question de la sécurité des gendarmes. «Le fait d’être soumis à une obligation de réserve stricte est une protection pour les militaires qui sont amenés à intervenir dans leurs communes. C’est une différence essentielle avec les policiers, notamment compte tenu du fait que le gendarme, logé sur son lieu d’exercice, est connu de la population locale», exprime-t-il.
Les gendarmes réduits à «des sous-citoyens» sans liberté d’expression
Inquiets pour la liberté d’expression, d’autres internautes s’élèvent contre l’intransigeance de l’obligation de réserve. Pour l’internaute Mowglie, les militaires sont aujourd’hui réduits à «des « sous-citoyens« qui n’ont pas le droit d’avoir d’opinion sur des sujets qui les concernent.» Mowglie ne comprend d’ailleurs pas en quoi déroger au devoir de réserve peut nuire au travail du gendarme.
Sortir de son obligation de réserve devient même impératif, selon l’internaute Michel Railleux : «Quand on est officier, on a le devoir de défendre son institution quand elle semble en mise en péril par une politique à courte vue», défend-t-il. Un argument rejoint par l’internaute Alexandraldo qui remet en question le rapport des militaires à la hiérarchie et aux élites dans leur ensemble : «Le devoir de réserve est une notion qui doit être plus clairement définie sinon c’est la porte ouverte à toute dérive hiérarchique.»
«Il faut trouver un équilibre entre la police et la gendarmerie»
Au cœur du débat,….
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