Inquiet le ministre ? J’ai la faiblesse de le penser. Balayée la prestation mémorable du directeur de la police devant la commission de la défense ? ( voir ici ) Je le pense et me félicite de l’avoir remise au goût du jour. Je viens de regarder le discours que le Ministre de l’intérieur a prononcé face aux gendarmes mobiles, le jour de célébration des morts que cette arme offre à son pays en silence chaque année. Ma première réaction est de noter une réelle réponse à des besoins urgents. Beau boulot ce discours parfaitement structuré, parfaitement ordonné, qui semble comprendre ce qui est essentiel et ce qui l’est moins. Beau boulot son contenu, un réel travail de chef militaire tel qu’on l’entend au sens légal du rôle du chef militaire. La structure est parfaite, le compliment discret mais bien présent. Je vous explique : Un Gendarme est un sous-officier de l’armée Française et avant tout, il entend être traité en tant que tel. La première remarque est la marque de considération nécessaire, mais elle s’accompagne de la reconnaissance des qualités du professionnel. « grande estime dans laquelle je tiens votre professionnalisme » Il assume ensuite la place d’arbitre, d’interlocuteur direct des gendarmes et de garant de la parité de traitement entre Gendarmes et Policiers. Nous verrons que ce ne sont pas que des mots. « Je suis votre délégué syndical » je pense comprendre. Cependant, il marque immédiatement la spécificité de la Gendarmerie mobile, spécificité chère aux cœur de chacun des Gendarmes Mobiles. ( seule force mobile déployée en situation de guerre et outre-mer ) Il y ajoute le rôle des Gendarmes mobiles en métropole, ne comptant pas les compliments. Ça fait chaud au cœur ! Pour démontrer son estime, Monsieur Hortefeux explique ensuite sa politique aux gendarmes et les contraintes insurmontables auxquelles le pays est soumis. Adaptation des forces aux besoins – contraintes budgétaires. Tout est dit et c’est bien là que je tique un peu…… Le mode d’emploi des réformes arrive logiquement dans la bouche du ministre. Tout est cadré, logique. Les intentions sont exprimées avec force et conviction et le côté humain, pour ne pas dire humanitaire n’est pas oublié. Nous y reviendrons. On nous annonce une baisse des effectifs de la Gendarmerie mobile de 10 % et une baisse semblable chez les CRS. Là où le ministre ne peut-être pris en défaut, c’est bien sur une amélioration des modes d’emploi des forces. Là, je dis chapeau bas. Vous touchez pile où « ça fait mal » et enfin, oui enfin, les Gendarmes mobiles vont pouvoir se sentir à égalité avec leurs camarades C.R.S.. Cela n’a l’air de rien comme ça, mais les heures de trajets comptées dans les temps de service peuvent conduire le pandore à faire des journées normales de 10 heures, tandis que leurs homologues ne dépassent pas 08 heures ou sont payés en heures supplémentaires. C’est vrai que le Gendarme Mobile comprenait mal qu’il devait combler les défauts de présence des C.R.S. Les missions outre-mer ne dépasseront pas 3 mois malgré la baisse de nombre d’escadrons. On se demande comment ils vont faire. Le ministre va s’occuper des conditions de casernement des sous-officiers de Gendarmerie ( qui entendent être traités comme tels, je le rappelle ) pour les rendre comparables à tout ce qui existe dans l’armée pour ce type de personnel et à l’occasion avec celles des CRS. Mais une mesure qui va remettre un peu d’ordre dans l’emploi des forces est bien la planification des projections des forces. Nous savions que protéger les week-end des CRS étaient jusque là la priorité du ministère de l’Intérieur, mais là on nous annonce une normalisation. Bravo, beau boulot, Monsieur le Ministre, je suis persuadé que chaque Gendarme va vous regarder avec un air différent maintenant en se disant « tient, serait-on en voie d’acquisition d’un statut dans cette société ? l Le prochain pas sera la reconnaissance de citoyen, à n’en pas douter ! » Mais il n’est d’éloge flatteuse sans liberté de blâmer, aussi, je vais promptement émettre quelques réserves ne serait-ce que pour ouvrir les chantiers à venir. Le côté humain est bien sûr la première préoccupation qui vient à l’esprit. Vos conseillers comptent mal et vous ont donné des chiffres erronés. Vous devez les renvoyer à l’école, c’est sûr. Ce n’est pas 10 pour cent des effectifs de gendarmes mobiles que vous supprimez, mais bien 12 %. D’après vos données, j’évalue les pertes à 1650 postes. Je vous propose de les réduire à 1649 et de garder ce gendarme rescapé d’une grave maladie que son chef veut pousser vers la sortie. Vous ne pourrez faire passer votre message d’intérêt pour les Gendarmes sans vous soucier de leurs malades. ( http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t22444-vire-le ) A l’évidence ce gendarme est directement victime de votre politique. Vous avez fait un beau travail, mais nous n’avons jamais vu que vous vous êtes concertés avec au moins le CFMG. Non là où vous ne faites rien sans citer dix fois les syndicats de police, vous vous contentez de ne placer en interlocuteur que votre subordonné, le directeur de la Gendarmerie. Rassurez-moi, avez-vous négocié cette normalisation avec les syndicats de policiers ? Monsieur le ministre, nous avons bien vu que vous ne changez rien à votre politique de réduction de la Gendarmerie. En quoi peut-on justifier dans vos intentions les CRS autoroutières, les CRS de montagne ? Vous ne touchez en rien à l’implantation des CRS, mais balayez les escadrons de Gendarmerie. D’ailleurs, en quoi des CRS se fixent-elles ? Ce ne sont pas des forces mobiles ? On ne comprend plus rien. La baisse des effectifs des forces de sécurité nous semble à la seule charge de la gendarmerie. Combien de postes en moins cette année dans la police ? Combien chez les Gendarmes ? 1000 au bas mot à ajouter aux 1800 de l’an dernier. Il sera plus facile de remonter les effectifs de CRS en place que de créer des escadrons de gendarmes mobiles. Nous voyons déjà, dans cette politique de réduction, les intentions futures. Nous avons confirmation ces derniers temps de la clarté de vue de notre président sur le monde dans lequel nous vivons, sur la réalité de la situation de nos voisins méditerranéens, pour ne pas dire sur la diplomatie appliquée à ce qui était jusque là nos amis, je veux dire les Mexicains. Vous faites le pari de la paix sociale, vous investissez sur la tranquillité du pays, mais hélas j’ai bien peur que vous ne soyez dans l’erreur et que vous ne perceviez en rien la situation réelle de la population, ni son exaspération. Votre pari est osé parce que je vous le dis, le pays étouffe. Demain, vous aimerez la Gendarmerie Mobile pour protéger le bourgeois et l’intellectuel, mais vous n’aurez que celle que vous vous êtes fabriquée., Les syndicats de police seront loin. Source: site/lagrognegend |
Accueil » HORTEFEUX ne veut pas que la Gendarmerie Mobile s’inquiète (par jacky mestries)
HORTEFEUX ne veut pas que la Gendarmerie Mobile s’inquiète (par jacky mestries)
À lire également
Avis de parution
Le nouveau guide des droits et démarches des militaires
Adefdromil
300 pages
22 € + 4 € de port