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Médecin militaire, une profession bientôt libérale ? (Renaud Marie de Brassac)

Dans la caravane du Dakar qui traverse l’Argentine et le Chili et se ballade dans le désert d’Atacama, il y a un médecin militaire, le médecin Chef des Services Gilbert Versier, qui « connaît bien les missions à l’extérieur et a beaucoup servi en Afghanistan et en Afrique », nous dit un blog.[ dakar2011.blog.lemonde.fr]

Il opère en orthopédie à l’Hôpital d’Instruction des Armées Bégin à Vincennes.

Ses patrons au Service de Santé des Armées ont découvert qu’il faisait de la pub au Service sans avoir rien demandé à personne.

Cette pige extra-professionnelle confirme, si besoin était, les conclusions du rapport de la Cour des Comptes paru voici quelques mois, qui soulignait le faible taux d’occupation des lits dans les hôpitaux militaires et le taux tout aussi faible d’activités chirurgicales dans ces mêmes hôpitaux.

Normal donc que le professeur Versier se maintienne à niveau en allant sur le Dakar.

Quant au Service de Santé, il devrait penser à externaliser tout ce qui ne relève pas du soutien médical de l’avant, c’est-à-dire des hôpitaux de campagne. Pourquoi former des spécialistes, des chirurgiens de haut niveau qui doivent ensuite aller à l’extérieur du système militaire pour conserver leur haut degré d’aptitude. En intégrant les hôpitaux militaires dans l’offre de soins civile, nul doute que la facture globale du système de santé y gagnerait plusieurs centaines de millions d’euros.

Petit problème tout de même, dans le civil, les hôpitaux ne sont pas gérés par des médecins, mais par de vrais gestionnaires. Ce n’est pas le cas des hôpitaux militaires dirigés par des médecins reconvertis dans la gestion. De mauvais esprits pourraient voir dans ce mode de fonctionnement une des causes des problèmes du Service de Santé. Une idée que la Cour des Comptes n’a pas osé creuser !