Marianne de cette semaine s’intéresse à un débat interdit : celui sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. Il s’agit pourtant de la plus longue opération militaire extérieure à laquelle ait pris part notre pays. Mais personne n’en parle. À commencer par les responsables politiques. Marianne les a donc sollicités, à l’image de Guy Teissier, président UMP de la commission de la Défense à l’Assemblée Nationale.
Marianne : Quel constat peut-on faire de la présence militaire française en Afghanistan ?
Guy Teissier : La réalité, c’est que l’on progresse là-bas. L’élection a été un succès, l’armée afghane progresse, l’économie, notamment à Kaboul se relance, et tout cela est plutôt bon signe.
C’est sûr, il y a de la corruption à tous les étages et une politique précaire. Nous avons affaire à un pays qui est au Moyen-Âge par rapport à nous et l’on ne peut pas plaquer notre modèle là-bas. On parle peu des avancées à l’opinion publique. On ne parle que des morts, c’est dommage.
Il ne faut pas se retirer, on se doit d’être solidaire de nos alliés. Partir, cela signifierait que les soldats qui ont été tués sont morts pour rien. On partira quand on aura rendu le pays secure. En Irak, l’effort de guerre américain a payé. Le pays est à peu près stabilisé.
À partir du moment où nous nous sommes lancés dans cette affaire, il faut aller jusqu’au bout de la mission. On ne peut pas toujours demander aux Américains de payer la note. Je suis sûr que la quasi-totalité du groupe UMP est sur cette position.
Pourquoi n’y a-t-il pas de débat en France sur ce sujet ?
Je ne sens pas de montée de l’opinion publique contre notre présence en Afghanistan. Moi qui ai connu la guerre du…
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