Suite aux événements de Connantray, la famille de Régis LE TOHIC souhaite apporter les précisions suivantes.
Notre frère, Régis, est artificier dans l’armée de Terre depuis 1975 et adjudant depuis 1990.
Pour avoir dénoncé des dysfonctionnements au sein de ses services en 1985, il a été en but à des pressions, des brimades puis noté défavorablement à plusieurs reprises par ses chefs directs. Sa carrière en a alors été affectée.
Cependant, nous avons pu remarquer dans son dossier qu’il faisait l’objet de notes particulièrement élogieuses lorsqu’il effectuait une mission ou une opération à l’étranger sous le commandement d’officiers appartenant aux unités d’élite. Il en est ainsi des notes obtenues en Polynésie, Bosnie, Sénégal, Nouvelle Calédonie. Ses notateurs sont unanimes à reconnaître son professionnalisme, son sens du commandement, ses facultés d’adaptation et son intégrité morale allant jusqu’à dire de lui qu’il est un « conseiller précieux du commandement ».
Nous nous posons de légitimes questions sur la discrimination dont a fait l’objet notre frère dans son actuelle affectation et qui l’a conduit depuis 2001 à multiplier démarches et recours auprès de l’institution militaire, aggravant ainsi son cas auprès d’une partie de sa hiérarchie.
Epuisé moralement par une lutte inégale avec une administration militaire particulièrement opaque et retors, notre frère a accompli ce geste d’appel et de désespoir afin d’être certain de se faire entendre des plus hautes autorités militaires avant son prochain départ à la retraite.
En fait, il craignait de ne plus pouvoir se faire entendre de l’institution militaire une fois revenu à la vie civile.
Artificier, il a eu ce geste malheureux de s’enfermer sur son site de travail, en l’occurrence un dépôt de munitions.
Son caractère et sa personnalité nous font penser qu’il n’a jamais eu l’intention de mettre en danger la vie de qui que ce soit. Régis a simplement voulu attirer l’attention au plus haut niveau, afin que des réponses de la part des autorités compétentes lui soient enfin apportées.
Lorsque le GIGN (que nous remercions pour ses qualités humaines et son grand professionnalisme) est entré en contact avec notre frère, un dialogue de confiance s’est immédiatement instauré.
Après un bref entretien avec son avocat, Maître Gérard Ducrey, notre frère est sorti dignement du silo de munitions pour se rendre aux membres du GIGN. Il leur a fait constater que le dépôt n’était nullement piégé et qu’aucune vie n’avait été mise en danger.
La véracité de ces faits ont été confirmés par les services de déminage compétents.
Contrairement à ce qui a été affirmé par les média ou le Ministère de la défense, notre frère n’a jamais refusé son départ à la retraite puisqu’il mûrissait un projet de construction immobilière en Bretagne. Son déménagement était d’ailleurs prévu pour janvier 2005.
Il voulait simplement que ses droits légitimes lui soient reconnus pour partir « la tête haute ».
Nous sommes heureux de ce dénouement rapide, intervenu dans la sérénité et le calme. Nous nous apprêtons maintenant à épauler notre frère afin qu’il puisse – en toute objectivité – faire valoir ses droits et bénéficier, dans la mesure du possible, de circonstances atténuantes.
Dany LE TOHIC
Sylvia LE TOHIC
Nadia LE TOHIC