Beaucoup de militaires sont dans la même situation

Extrait du journal Le Parisien n°18737 du mardi 7 décembre 2004

Michel Bavoil, Président de l’Association de défense des droits des militaires

Lancée en 2001, l’Association de défense des droits des militaires soutient le combat de l’adjudant Le Tohic, qui s’estime brimé par l’armée parce que maintenu au même grade depuis quatorze ans. « Ce n’est pas un cas isolé. Beaucoup de militaires sont dans la même situation, certains sombrent dans la dépression », relève Michel Bavoil, capitaine à la retraite et fondateur de l’association qui gère 50 dossiers de ce type. « Dans l’armée de terre, il y a un grand nombre de sous-officiers qui ont passé plus de dix ans au même grade. Bien que classés parmi l’élite, ils ne sont pas promus », constate Michel Bavoil. Comment expliquer qu’ils végètent ainsi ? Le président de l’Adefdromil met en cause le « manque de transparence » des méthodes de notation et d’avancement. A ses yeux, la sélection ne s’effectue pas en comparant les mérites de chacun. « Une note du ministère de la Défense recommande de sélectionner avec sévérité les éléments ayant plus de dix ans dans leur grade, ce qui n’est pas équitable. »

Des messages de soutien

L’ex-officier stigmatise aussi le « manque d’impartialité » de la commission des trois officiers qui soumettent les avancements dans l’armée de terre. Ceux dont la carrière stagne osent parfois saisir les tribunaux administratifs. « Vous êtes alors marqué d’une croix », déplore Michel Bavoil. L’adjudant Le Tohic a fait ce choix. Il n’a pas compris qu’un de ses supérieurs relève son sens « naturel du commandement » lors d’une mission à l’étranger, alors qu’en France, un autre officier déplorait des « problèmes d’adhésion avec ses subordonnés ». Hier, les courriers électroniques de soutien affluaient sur le site de l’association. « Son histoire dénote l’isolement et le dénuement du militaire face à la décision de sa hiérarchie », réagit Luigi. « Je suis de tout coeur avec l’adjudant Le Tohic, soi-disant forcené mais surtout désespéré. J’ai été mis dehors de l’armée, frappé par la limite d’âge. Au bout de quelques mois, je suis toujours sans emploi », écrit un ancien para.

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Affaire Le Tohic

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