Le Conseil Supérieur de la Fonction Militaire (CSFM) s’est réuni aujourd’hui à Paris en présence d’Alain Richard Ministre de la Défense.
Concernant le format des armées le ton est donné par le ministre lui même qui précise qu’il faudra attendre 2003 pour que chaque unité puisse employer à plein son effectif avec des personnels accoutumés à leur poste et bien formés.
Sur la réduction du temps de travail, les mesures accordées ne sont guère encourageantes : 15 jours de permissions supplémentaires pour tous les militaires, dont 7 au maximum pourront être payées au taux de 85 euros (558 francs) par jour. Mais encore faudrait il que la charge de travail des unités permette de poser ces permissions supplémentaires, ce qui n’est pas sûr …
Pour la gendarmerie départementale et la garde Républicaine (dont 54 membres avaient refusé de présenter les armes à l’Elysée récemment), la charge de travail ne permettant absolument pas l’application de ces mesures, l’intégralité des 15 jours seront payés. Soit une prime annuelle de 1.275 euros (8.363 F). Par ailleurs, une augmentation d’effectifs de 3.000 gendarmes devrait s’étaler sur 3 ans. Il convient d’examiner ces mesures de plus près :
Lorsqu’on sait qu’un gendarme travaille environ 47 heures par semaines auxquelles il faut ajouter 30 heures d’astreinte, que de plus en plus d’administrations délèguent à la gendarmerie des missions qu’elles ne peuvent plus assurer … à cause des 35 heures, on peut s’interroger sur la pertinence de cette décision.
Les gendarmes ont fait comprendre très clairement leur mécontentement au ministre lors du dernier CFMG, en vain semble t’il.
L’augmentation de la violence dont les forces de l’ordre font les frais chaque semaine ont créé un malaise dans les rangs de la gendarmerie mais aussi de la police. La dualité des forces de police s’arrête là. Dans la police la mesure du problème a été prise et des budgets seront mis en place pour y remédier. Ainsi 1,100 milliard de francs de mesures indemnitaires ont été octroyées par le gouvernement à la police nationale (2,43 milliards en incluant toutes les mesures). Le ministère de la défense accorde lui 1,300 milliard de francs pour l’ensemble des armées …
Il faut dire que la gendarmerie aurait besoin à ce jour de 7.000 sous-officiers de carrière pour assurer ses missions de sécurité publique dans de bonnes conditions. Aujourd’hui tous les postes budgétaires ne sont même pas pourvus et l’augmentation de 3.000 gendarmes masque mal la suppression de 5.700 gendarmes déjà amorcée. Une prime annuelle correspondant à un mois de salaire permettrait de compenser un peu les charges qui incombent aux gendarmes.
L’arithmétique du ministre risque de ne pas être comprise par les principaux intéressés.
Le discours du ministre : http://www.defense.gouv.fr/actualites/discours_divers/d301101/301101.htm
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