Sans langue de bois, le colonel Vincent Duthoit commandant le Batlog Niel en Afghanistan répond à nos questions.
Deux mois et demi après votre prise de commandement du Batlog, comment appréciez-vous le moral de vos hommes ?
Le moral est excellent. Les personnels réalisent ici leur métier de soldat dans un contexte opérationnel et technique complet que nous n’avons pas ailleurs. Ils s’y sont préparés avec beaucoup d’énergie et d’assiduité depuis près d’un an. Ils voient avec admiration le travail de leurs camarades des bataillons impliqués dans le soutien des forces de sécurité pour reconstruire un Afghanistan enfin en paix après ces 30 années de guerre. Afin que ces femmes et ces hommes profitent du développement auquel ils aspirent légitimement.
Ils savent que ce combat est juste car entre le projet des pays de la coalition pour ce pays et le joug des Talibans, il n’y a vraiment pas photo. Nos soldats, « mes gars », comme j’ai l’habitude de les appeler, savent que leur travail de soutien est particulièrement utile pour l’atteinte de cet objectif. Ils voient les moyens que l’armée de Terre consent pour le soutien de cette opération, qui est la priorité n° 1 de nos forces armées. Ils ont l’occasion de tester les tout derniers équipements. Ils travaillent dur y compris les samedis et dimanches mais ils bénéficient aussi d’excellentes conditions de vie… C’est mon devoir d’y veiller en permanence.
Quels ont été les temps forts de votre mission depuis ce 8 octobre ?
Depuis le début officiel du mandat du Batlog Niel, il n’y pas eu de temps mort. Dès le lendemain, nous étions en convoi sur les pistes afghanes et nous avons entamé la relève de l’ensemble de la force sur tout le territoire. Elle s’est terminée avec le transfert d’autorité du Bathelico. C’est ainsi près de 4000 hommes qui ont été relevés dans leurs postes et rapatriés en métropole sans interruption des opérations, ni du soutien logistique courant.
Le deuxième temps fort a été celui de la livraison de « l’Indien 5 » ; la chaîne logistique qui relie la France à notre zone de stationnement en utilisant un navire de type « Ro Ro » puis un avion de transport stratégique.
Nous avons ainsi traité 18 rotations d’Antonov 124 et Iliouchine 76, chacune d’entre elles pose sur l’aéroport de Bagram ou de Kaboul une moyenne de 80 tonnes de fret qu’il nous faut décharger et recharger en un temps record, moins de 3 heures. Tout ceci en plus des livraisons aériennes hebdomadaires usuelles.
Comment s’organise votre quotidien ? Y a- t- il une journée type ?
Celle-ci est nécessaire pour l’organisation du travail et de la vie courante. Tout commence à 7h 30 par un rassemblement des compagnies. Il marque le début du travail et permet de donner les différentes informations à l’ensemble des personnels. La pause méridienne à lieu de 12 heures à 14 heures, elle est volontairement longue pour permettre d’écrire une lettre ou de faire une sieste réparatrice. Le soir, la fin du travail est officiellement fixée à 19heures . Le Bataillon dispose de deux demi journées de repos hebdomadaire (le vendredi et le dimanche matin). Bien sûr tout ceci reste éminemment flexible car la priorité reste aux opérations. La mission prime quelle que soit l’heure ou le jour de la semaine.
Est ce que l’intense préparation des hommes du 3e RMAT durant une année correspond aux conditions réelles de vos missions opérationnelles sur le théâtre afghan ?
Oui sans aucun doute, mais il y a toujours des différences entre l’entraînement et la réalité des opérations. On ne s’entraîne jamais avec une menace réelle ! L’armée de Terre connaît aujourd’hui une véritable transformation, dans son équipement, dans son emploi et dans sa préparation opérationnelle. Nous avons eu la chance à Canjuers de restituer des convois logistiques dans les conditions les plus semblables possibles à ceux que nous menons aujourd’hui sur le théâtre. Nous avons eu une préparation opérationnelle comme jamais nous ne l’avons eu au préalable pour d’autres missions. Ceci dit, il faut…
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