Question écrite N° 41543 de M. Bourg-Broc Bruno ( Union pour un Mouvement Populaire – Marne ) publiée au JO le 15/06/2004 page 4361p>
Les événements actuels en Irak mettent en valeur les dangers que présentent les road side bombs, engins explosifs dissimulés aux bords des routes et déclenchés à distance lors d’un passage ou d’un stationnement contre des cibles choisies par les utilisateurs de ces dispositifs. Nombre de soldats américains et irakiens liés à la coalition ont perdu la vie ou ont été gravement blessés par ces engins. L’armée française connaît cette menace depuis une vingtaine d’année et a même mené une étude sur la prise de contre-mesures adaptées, en liaison avec la sécurité civile, la police et les spécialistes Nedex dès 1985. Malheureusement, faute de financement, cette étude n’avait pu déboucher. Des troupes françaises, des organisations humanitaires pouvant être victime de ces road side bombs lors d’opérations extérieures, mais aussi tous les habitants de la France dans le cadre d’une action terroriste, il est impératif qu’une telle étude soit reprise et aboutisse d’urgence. En particulier, il apparaît nécessaire de disposer d’un système propre à neutraliser des pièges radiocommandés. Devant l’importance d’une telle menace, à la fois à l’étranger et sur le sol national, M. Bruno Bourg-Broc demande à Mme la ministre de la défense de lui indiquer quelles sont les mesures qu’elle a prises ou envisage de prendre à cet égard.
Réponse publiée au JO le 14/09/2004 page : 7141
L’armée française a été confrontée aux road side bombs (RSB) dès 1978, durant les opérations extérieures conduites au Liban. Depuis lors, l’enseignement des procédures d’intervention sur RSB fait partie de la formation dispensée aux artificiers de l’équipe Nedex (neutralisation enlèvement destruction explosif), spécialisée dans le déminage. La problématique des RSB a été récemment relancée, compte tenu du développement des engins explosifs improvisés radiocommandés, dont les RSB font partie, et de l’utilisation de plus en plus fréquente de ces bombes en Afghanistan, pays dans lequel des forces militaires françaises sont actuellement déployées. La ministre de la défense, consciente du danger lié aux RSB et soucieuse de la sécurité des militaires français servant sur des théâtres d’opérations extérieurs, a demandé à ses services compétents de conduire une étude sur cette menace. Les forces spéciales, l’échelon central Nedex, la direction du renseignement militaire, la gendarmerie nationale et la direction générale de la sécurité extérieure travaillent actuellement à l’analyse du risque et à l’étude de procédés de neutralisation de ces engins. La neutralisation ou l’explosion prématurée de ces engins au moyen de brouilleurs, de détecteurs, de récepteurs radio ou de scanners font partie des parades envisagées.