Agitation autour de Saint-Cyr Coëtquidan: La réduction du nombre des jeunes officiers vise surtout l’armée de terre.( Par Jean Guisnel – Le Point.fr)

Pour qui dispose d’une solide liaison internet et d’un ordinateur taillé pour la course, il est désormais possible de se lancer dans une visite virtuelle des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. http://www.st-cyr.terre.defense.gouv.fr

Rappelons que sous cette dénomination commune, on trouve plusieurs établissements de formation :

1) l’école spéciale militaire de Saint-Cyr : c’est le top, qui recrute directement ses élèves dans la société civile.
2) L’école militaire interarmes : recrutement interne de l’armée de Terre, les élèves sont plus âgés.
3) L’école d’administration militaire : Une centaine d’élèves en formation longue et plus d’un millier de stagiaires pour une durée de deux jours à deux mois.
4) Le 4e bataillon de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr : stages courts des officiers sous contrat et des élèves d’autres grande écoles militaires ou civiles.
Les lecteurs trouveront sur son site officiel les éléments que l’armée de terre souhaite diffuser sur la manière dont elle forme ses officiers. Mais où en est le débat que l’ex-ministre de la Défense Hervé Morin avait lancé avant de quitter ses fonctions ? Dans un discours qui était en réalité son « testament ministériel », Hervé Morin, qui exprimait le 14 septembre dernier devant les 8es universités d’été de la Défense, à Marseille, un point de vue partagé avec quelques réformateurs discrets. Il expliquait alors – en termes choisis, mais fort explicites – vouloir réduire le nombre d’officiers : « Pour sélectionner les chefs de demain, les armées doivent continuer à offrir de vraies perspectives de carrière aux jeunes diplômés, mais aussi favoriser la promotion des meilleurs quelle que soit leur filière de recrutement initial. La contrainte budgétaire nous impose d’adapter les différents flux de recrutement de nos officiers à nos justes besoins. À cet égard, la sélectivité accrue de l’accès au grade d’officier général, comme l’indispensable mobilité interne rendent inévitables la réduction du volume des promotions de nos écoles d’officiers. » Où en est ce projet de réforme, dont on a compris qu’il ne concerne peu ou prou que l’armée de terre ? L’état-major des armées ne nous a pas fait connaître sa réponse à notre question.

Alain Juppé va-t-il reprendre les idées d’Hervé Morin ?

Une bonne source nous a fourni une explication, en précisant qu’effectivement, « l’idéologie anti-saint-cyrien était prégnante au cabinet d’Hervé Morin, notamment du fait de l’un de ses collaborateurs, fils d’un officier issu du rang, qui exerçait une forte influence sur son ministre ». Mais cet élément n’est pas suffisant… Bon an mal an, une promotion de l’école spéciale militaire compte 145 officiers élèves, contre 180 voici trente ans. Dans le cadre des réductions d’effectifs prévues par la RGPP (révision générale des politiques publiques), l’armée de terre a étudié une éventuelle réduction de ces recrutements directs, mais avec… circonspection. Un officier connaissant bien le dossier précise : « Le général Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de terre, a rappelé que la vocation des saint-cyriens n’est pas de devenir des généraux, mais de commander des hommes. Il souhaite donc que la moitié des capitaines commandants d’unités soit constituée d’officiers de recrutement direct, l’autre moitié étant formée de….

Lire la suite sur le site Lepoint.fr en cliquant [ICI]

À lire également