La vaine rébellion des gendarmes musiciens (Patricia Jolly – Le Monde)

Un « ordre collectif de déménagement dans l’intérêt du service » a semé la cacophonie chez les musiciens de la gendarmerie mobile. Regroupés, en 1999, au quartier Vernadat d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), les 90 gendarmes de cette unité de prestige coulaient des jours heureux entre répétitions, services protocolaires et vie de famille. L’annonce, en février 2007, d’un transfèrement à la caserne Mohier de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) pour le mois d’avril suivant a tout chamboulé. Temps de trajets sur les lieux de travail doublés, activités professionnelles des conjoints interrompues, scolarité des 170 enfants de la caserne bouleversée… A Maisons-Alfort, chaque famille perdait aussi environ 15 % de surface habitable et les logements, amiantés, n’étaient pas conformes aux normes de sécurité et d’hygiène.

En juillet 2007, fait rarissime, 51 sous-officiers ont donc déposé au tribunal administratif (TA) de Melun un référé pour faire suspendre leur ordre de déménagement. Après leur défaite, doublée de vingt jours d’arrêt avec confinement à domicile pour les frondeurs, il n’est plus resté que 21 « résistants ». Déterminés à ne pas céder, ces derniers ont à nouveau saisi le tribunal de Melun, en septembre 2007, d’un « recours en excès de pouvoir ». Car en dépit de 145 000 euros de travaux finalement consentis par la gendarmerie, l’amiante était toujours présent dans les dalles des sols…

Mises à pied

En mars 2008, ils n’étaient plus que 12 irréductibles lorsque le trésorier-payeur général des Hauts-de-Seine est entré en scène. Logés gratuitement en vertu de la « nécessité absolue de service », les gendarmes désobéissants étaient devenus …

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