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La « LPM Potemkine »
Texte de la question
Mme Gisèle Lelouis alerte M. le ministre des armées sur le projet de loi de programmation militaire 2024-2030 qui fixe un cap d’apparence ambitieux avec 413 milliards d’euros supplémentaires en 7 ans, soit 30 % d’augmentation de l’actuelle LPM. Or cette « augmentation » n’en est plus une compte tenu de l’inflation, aujourd’hui de 6 % (peut-être pire demain), qui annulera près de 30 milliards d’euros sur le budget total ; « l’augmentation » de 3 milliards par an, se transformerait donc, si tout se passe comme prévu (ce n’est jamais le cas) en 1 ou 2 milliards d’euros, soit moins que l’actuelle LPM. Il ne suffit pas d’annoncer à toutes les caméras, avec des slogans marketing afin de marquer les esprits, une augmentation aux bénéfices des armées pour qu’elle soit réelle et concrète pour l’industrie d’armement et les militaires français. « L’économie de guerre » promise par Emmanuel Macron risque de se transformer comme tous les grands plans qu’il a lancés, en poudre de perlimpinpin. On devrait presque appeler cette nouvelle LPM, la « LPM Potemkine » du Gouvernement, tant elle est un mirage avec des chiffres trompeurs et une Première ministre austère et désintéressée. En bref, on n’a pas la LPM dont on a besoin, mais celle que les finances publiques daignent offrir. Sans compter que depuis 30 ans au moins, les LPM, pourtant votées ne sont jamais respectées. L’affaiblissement de la France à tous les niveaux, notamment en terme de patriotisme, de cohésion nationale, de démilitarisation aggravée des civils, d’ingérence étrangère, etc., bref de tiers-mondisation, pointe le risque d’être dépassé et de le payer dans le sang en cas d’engagement majeur à l’horizon 2030 à l’heure où d’autres armées l’ont bien compris : lorsque d’éventuels compétiteurs doublent leur budget de défense, il ne faut pas pour la France aussi le doubler, mais le tripler afin de conserver l’avantage. Les personnels et les moyens sont donc et seront donc insuffisants pour faire face à un éventuel conflit de haute intensité. Les pertes de matériels militaires en temps de paix (!) à travers des dons à l’Ukraine font aussi craindre que certains matériels soient bradés à un autre pays dans la future LPM. L’époque a changé avec les enjeux, l’armée française doit être apte si nécessaire à faire face à une guerre dans la durée et dans la dureté et surtout, à la remporter en évitant trop de casse. Ce ne sont pas les discours qui comptent, mais les chiffres. Que dira M. le ministre dans le pire des cas aux familles de militaires morts pour la France dans l’hypothèse d’un engagement majeur futur à cause d’insuffisances présentes là, sous son nez ? Elle lui demande alors, face aux manquements et autres insuffisances qui se détachent, pourquoi ne pas avoir indexé cette LPM, non pas sur le budget en soi, mais sur la recherche et les besoins de capacités opérationnelles.