L’association de défense des militaires de Michel Bavoil gagne l’Europe

Oise Hebdo N° 528 du 14 avril 2004

Pont Sainte Maxence . Samedi 27 mars, l’Adefdromil, association de défense des droits des militaires créée par Michel Bavoil, a rejoint l’Euromil, fédération européenne rassemblant ce type d’associations .

L’association de défense des militaires de Michel Bavoil gagne l’Europe

Indirectement, la ville de Pont-Sainte-Maxence a gagné une entrée sur la scène internationale le 27 mars dernier. L’association de défense des droits des militaires (Adefdromil) de Michel Bavoil, a intégré la fédération européenne des associations militaires (Euromil, pour European organisation of Military Association).
A Lisbonne le Sarronais, qui a créé son association en 2001, a donc prononcé un discours lors du présidium d’Euromil. Cette organisation européenne qui milite pour que tous les militaires soient reconnus comme étant « des citoyens en uniforme » , a contacté l’Adefdromil en mars 2003, alors que cette dernière était victime de ce que son président appelle encore « une chasse aux sorcières moyenâgeuse ». Car en effet, depuis 3 ans, l’Adefdromil croise le fer avec l’Etat. La création même de l’association en 2001 devait à l’origine servir de provocation ponctuelle. Michel Bavoil cherchait en effet à imposer la réflexion sur le droit d’association refusé aux militaires en en créant une lui même alors qu’il n’était pas encore en retraite. « Malheureusement à l’époque, Alain Richard, le ministre de la défense de Jospin, a été trop tolérant , s’amuse le président de l’Adefdromil. Il n’a pas pris de sanction contre moi, et il a donc bien fallu que je fasse quelque chose de l’association après mon départ en retraite ». Alors il a poursuivi le combat pour reconnaître le droit des militaires à se rassembler dans des groupements professionnels, tout en défendant leurs intérêts sur des affaires ponctuelles.
Adhérer à Euromil constitue un moyen inespéré pour son association de gagner de l’ampleur. La fédération européenne, qui existe depuis 1972, est devenue un lobby puissant au sein des institutions de l’Union. Elle représente les intérêts de quelque 500 000 militaires, et a déjà pesé concrètement sur la scène européenne. Le Conseil de l’Europe a en effet adopté une résolution le 3 septembre 2002 relative au « droit d’association du personnel professionnel des forces armées », et que Michèle Alliot Marie considère, à juste titre, dénuée de toute valeur impérative. Néanmoins, sur le plan national, la ministre de la défense française aura désormais du mal à ignorer l’existence de l’association pontoise.
Michel Bavoil va donc saisir l’occasion pour redonner de la vigueur à son combat, en prenant exemple sur les pays européens qui travaillent déjà sur la question. En Norvège, par exemple, les syndicats dans les armées sont admis depuis 1835.
En France, patrie des Droits de l’Homme s’il en est, les militaires n’ont aucun droit de se regrouper, pas plus en syndicats qu’en associations. La tâche est donc délicate, puisqu’il ne suffit pas de légiférer, il faut encore modeler les mentalités. Selon le président de l’Adefdromil, un bon nombre d’officiers cautionnent aujourd’hui son action. Mais sa mise en oeuvre est problématique, « il faudrait que les militaires rejettent les syndicats traditionnels , explique par exemple Michel Bavoil en évoquant la CGT, qui pensait créer une branche spéciale de son syndicat pour l’activité militaire. Ils sont synonymes de double hiérarchie et de certains désordres ».
Les militaires défendent les militaires. Mais le président de l’Adefdromil nourrit son espoir grâce à son site internet (www.defdromil.org) qui accueille d’après ses compteurs près de 18 000 visites par mois. De plus, comme il l’a indiqué lors de son discours à Lisbonne, l’association a eu un écho concret parmi les militaires. « l’afflux de dossiers à l’association démontrait la justesse de l’analyse et la grossièreté des atteintes aux droits les plus fondamentaux , » déclarait Michel Bavoil le 27 mars. S’il fallait une preuve de l’efficacité de l’association, c’est l’Etat lui-même qui l’a donnée quand, en 2002, le ministère de la défense a interdit aux militaires d’adhérer à l’Adefdromil dans une note jointe aux soldes…
Alors au diable l’avarice, son président pousse ses idées encore plus loin, jusqu’à avancer aujourd’hui celle d’un statut civil de la gendarmerie.
Pour le moment, il tisse ou entretien des liens avec députés et sénateurs nationaux et européens, susceptibles de présenter pour lui les projets de loi pour lesquels il se bat. Gageons que la toute fraîche stature européenne de l’association contribue à les convaincre plus aisément.

N.J.

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