(Extrait du Courrier Picard n° 18523 du samedi 7 février 2004)
La procédure qui a débouché sur la mise à
pied des deux lieutenants-colonels est une enquête interne,
diligentée par le chef d’état-major de l’armée de
l’air. Le parquet du tribunal de Toulouse n’en est qu’au stade de
l’enquête préliminaire.
Capitaine Charles-Edouard Bardinet, 33 ans, adjudant David Roux, 33 ans,
et aspirant Mallory Bernard, 27 ans. Ces trois militaires de la base
aérienne 110 de Creil sont morts le 17 décembre dans
l’accident de leur Casa 235 dans la vallée de Vicdessos
(Ariège).
Près de deux mois après ce crash, survenu lors d’un simple
exercice et dans lequel quatre autres militaires ont été
tués, l’armée de l’air vient de relever deux
lieutenants-colonels de leurs commandements.
Toutes les causes ne sont pas encore connues
Des sanctions suffisamment rares pour ne pas susciter quelques
interrogations.
Mais « ce résultat n’est pas forcément
lié à l’accident puisque les causes techniques et
judiciaires de cet accident ne sont pas encore connues »,
s’empresse-t-on de préciser au service de presse de l’armée
de l’air.
Alors que le Bureau enquêtes analyse (BEA) poursuit toujours ses
investigations sur le plan technique et que le parquet du tribunal de
Toulouse n’en est qu’au stade de l’enquête préliminaire,
c’est une troisième procédure qui a débouché
sur la mise à pied des deux lieutenants-colonels.
A l’origine du drame : une « erreur humaine importante
»
Sauf que cette enquête diligentée par Jean-Pierre
Wolsztynski, chef d’état-major de l’armée de l’air, est une
procédure interne.
On ne connaîtra donc jamais les conclusions rendues par le chef
d’inspection. « On ne souhaite pas communiquer
là-dessus », confirme un gradé, qui consent
juste à indiquer que « les dysfonctionnements n’ont pas
de lien direct avec l’accident ».
En fait, même si le parquet de Toulouse attend encore les premiers
résultats d’expertise, « il est quasi certain que l’accident
est lié à une erreur humaine importante », selon une
source proche de l’enquête.
Après avoir réalisé plusieurs largages de
parachutistes, le casa 235 venait de dégager la zone pour laisser
la place à un avion de l’armée de terre quand il s’est
écrasé contre la montagne.
Une manoeuvre malheureuse dont serait responsable le commandant de
bord.
« On ne s’engage pas sans préparation dans une
vallée dont on ne connaît pas l’issue et qui se termine par
un pic de 1800 mètres », commente un enquêteur.
GWELTAS MORICE
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