Évolution des effectifs combattants dans l’armée de terre
15e législature
Question écrite n° 26592 de M. Philippe Bonnecarrère (Tarn – UC)
publiée dans le JO Sénat du 03/02/2022 – page 524
M. Philippe Bonnecarrère interroge Mme la ministre des armées sur l’évolution des effectifs combattants dans nos armées.
Depuis le vote de la loi de programmation militaire, s’est imposée dans le débat la nécessité de préparer notre pays à des conflits dits de « haute intensité » par opposition aux guerres asymétriques ayant pu être connues ces dernières années.
Un conflit de « haute intensité » nécessite des moyens technologiques comme plus rustiques et a comme caractéristique, peut-être principale, de nécessiter l’engagement d’effectifs plus importants que dans le cadre des guerres dites « asymétriques ».
À ce titre, il semblait à un observateur moyennement éclairé que la montée en puissance liée à la loi de programmation militaire allait de pair avec un renforcement des effectifs combattants.
Dans ces conditions il est très surprenant, au moins dans le domaine de l’infanterie mieux connu du soussigné, de constater que les régiments qui avaient été portés à 5 compagnies de combat sont maintenant réalignés à 4 compagnies ce qui représente une diminution des effectifs.
Cette situation est d’autant plus surprenante que des réaménagements de caserne étaient intervenus pour permettre la création d’une cinquième compagnie de combat.
Il lui demande d’expliquer les raisons d’une telle réduction du nombre de compagnies de combat dans l’armée de terre et de bien vouloir préciser, dans la perspective d’un conflit dit de « haute intensité » , s’il ne serait pas opportun de revenir sur une réduction peut-être dangereuse de nos effectifs combattants.
Réponse du Ministère des armées
publiée dans le JO Sénat du 28/04/2022 – page 2255
Au lendemain des attentats de 2015, l’actualisation de la loi de programmation militaire a mis fin aux déflations planifiées et a redonné à l’armée de terre les effectifs nécessaires à une présence massive et inédite sur le territoire national. Ainsi, au titre de la remontée en puissance de la force opérationnelle terrestre, 11 000 postes ont été affectés principalement à la mêlée, sans réabonder les fonctions d’appui et de soutien, qui avaient déjà fait l’objet d’une forte rationalisation. Ces nouveaux effectifs ont notamment permis la création d’une compagnie supplémentaire par régiment d’infanterie. Par la suite, de nouvelles adaptations sont apparues nécessaires pour permettre à l’armée de terre de conserver la supériorité opérationnelle dans la perspective d’engagements majeurs, y compris dans les nouveaux champs de conflictualité, qui transforment les menaces liés aux conflits de haute intensité. Ainsi, une partie des effectifs récemment attribués à la mêlée a été réorientée pour renforcer les états-majors de régiment et les capacités de numérisation et de simulation, densifier la maintenance aéronautique et terrestre, développer la capacité drone et affecter des moyens à la préparation opérationnelle, à la formation et à l’intégration des effets dans les champs immatériels. Cela permettra à l’armée de terre et, plus généralement, à nos armées de répondre plus efficacement aux menaces des conflits de haute intensité aujourd’hui et demain.
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