Rubrique > défense
Titre > Urgence de préparation à la haute intensité afin de prévenir la guerre
Texte de la question
M. Nicolas Dupont-Aignan attire l’attention de Mme la ministre des armées sur l’urgence de se préparer à la haute intensité qui est sans doute le meilleur moyen de prévenir la guerre. Or dans un rapport de la Rand Corporation qui vient de paraître (think tank américain réputé et apolitique), il apparaît que si l’armée française est une des meilleures forces militaires d’Europe occidentale, l’étude déplore un « manque de profondeur » et une armée « d’échantillons », c’est-à-dire l’incapacité des militaires français à soutenir un conflit de haute intensité conventionnel (non nucléaire) au-delà de quelques semaines (comme en 1870 ou 1940), malgré leur vaste éventail de compétence qui leur permet d’accomplir presque toutes les missions. En cause, notamment, des déficits dans le transport aérien stratégique, un stock de munitions nettement insuffisant, l’indisponibilité récurrente des hélicoptères de combat comme de la flotte de surface trop peu nombreuse, une artillerie peu adaptée aux frappes à longues distances et une absence de système de neutralisation des défenses antiaériennes ennemies. Les forces françaises présenteraient également des problèmes de préparation opérationnelle à la haute intensité, ainsi qu’un manque de réserve disponible après la suspension du service militaire depuis plus de vingt ans et l’absence d’une véritable garde nationale comme dans d’autre pays ou comme elle a pu exister en France entre 1791 et 1871. Aussi, face à l’accélération du réarmement mondial, de la monté du risque de conflits de haute intensité et de la nécessite de se faire respecter au plan international, il lui demande si le Gouvernement envisage de tenir compte des analyses de ce rapport indépendant et d’investir massivement dans les blindés, l’artillerie, les drones, les munitions, les dispositifs antichars et antiaériens de tous types qui sont autant de moyens qui font cruellement défaut à l’armée française. En effet, la responsabilité d’hommes et de femmes d’État qui pensent à la prochaine génération est de préparer en permanence l’imprévu comme l’impensable, soit de préparer un « conflit de survie » engageant toutes les forces vives du pays à commencer par les forces militaires. La liberté n’a pas de prix. « La défense ! C’est la première raison d’être de l’État. Il ne peut y manquer sans se détruire lui-même », affirmait Charles de Gaulle dans son discours de Bayeux du 16 juin 1946. Dès lors, il conviendrait de procéder rapidement aux ajustements nécessaires pour renforcer efficacement les armées et l’indépendance face au retour des menaces. Il souhaite connaître son avis sur ce sujet.