Personne n’a oublié la triste affaire de Jean-Hugues Matelly, ce commandant de gendarmerie viré avec pertes et fracas par un décret du président de la République. Il n’a pas digéré la sanction, et revient sur son combat dans un livre (*). Son crime ? Avoir profondément agacé sa hiérarchie. Le vrai problème est sans doute là : certains hiérarques croient encore que pour un militaire, « un ordre s’exécute sans murmure ni discussion ». Alors que les temps ont changé, que les lois de la vie moderne imposent à quiconque de comprendre et d’accepter un ordre avant de s’y soumettre, y compris à un militaire : « En toutes occasions, il cherche à faire preuve d’initiative réfléchie et doit se pénétrer de l’esprit comme de la lettre des ordres. » Matelly a donc surtout eu pour tort de réfléchir sur son métier, et notamment de faire savoir qu’il avait un avis sur une réforme majeure et profonde de l’organisation de l’État : le rapprochement structurel de la police et de la gendarmerie sous la houlette du ministère de l’Intérieur ?
Le côté obscur de la « force humaine »
Jean-Hugues Matelly n’est pas un officier comme les autres. À côté de son travail de gendarme, il a obtenu des diplômes en sociologie, et a ensuite intégré l’un des meilleurs laboratoires français étudiant les questions de sécurité : le Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales www.cesdip.fr de Laurent Muchielli, au CNRS. Dans le cadre de ces travaux scientifiques, il publie avec ce dernier et leur collègue Christian Mouhanna, dans une revue spécialisée, un article titré Feu la gendarmerie nationale, qui met, de fait, le feu aux poudres. Déjà sur la sellette pour avoir collaboré à des sites Web critiquant la politique de rapprochement, il passe cette fois « au trapèze », comme on dit dans l’armée. La « force humaine », comme la gendarmerie, se fait parfois appeler, possède un côté obscur. Jean-Hugues Matelly va apprendre à le connaître, à ses dépens.
Exorcisme
Son livre est…
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