Un récent arrêté du ministère de l’intérieur autorise une forme de représentation dans la gendarmerie mais pas les syndicats comme dans la police.
La Grande Muette va l’être un peu moins. L’une des forces armées, la gendarmerie va bientôt avoir ses représentants du personnel, en vertu d’un arrêté récemment publié au journal officiel. Un petit événement : soumis au régime militaire, les gendarmes ne disposaient jusqu’à présent que de la liberté d’association. Certains d’entre eux réclamaient depuis longtemps le droit de se syndiquer, comme les policiers. La réforme ne va pas aussi loin qu’ils l’auraient voulu. Elle ne met en place qu’une sorte de délégués de personnel à trois échelons de représentation : la compagnie ou l’escadron, le regroupement (souvent départemental) et la région de gendarmerie. L’idée étant que chacun des délégués élus à ces différents niveaux permette « à chaque militaire de participer à la prise des décisions relatives à la vie courante de son unité ».
Un premier pas
Au niveau de la compagnie ou de l’escadron, l’ensemble des gendarmes d’une unité (unités de la garde, escadron de gendarmerie mobile, compagnie départementale, GIGN….) éliront un président du personnel militaire et un vice-président, qui devra informer le commandement des « préoccupations d’ordre professionnel, social ou moral » des militaires qu’il représente. Aux deux niveaux supérieurs, des référents sont créés pour le regroupement et des conseillers concertation seront nommés pour la région de gendarmerie. Ils auront avant tout pour rôle de faciliter les relations avec le commandement.
Le colonel Jacques Bessy de l’Association de défense des droits des militaires (Adefdromil) ne se satisfait pas de ces avancées : « C’est un toilettage, on reste dans une situation de marginalité par rapport à la police, il n’y a pas de vrai syndicat », déplore-t-il. Pour ses défenseurs, la réforme peut être vue comme un premier pas, découlant du rapprochement de la police et de gendarmerie rattachée au ministère de l’Intérieur depuis le 1 er janvier 2009. Y en aura-t-il d’autres à l’avenir ? Plusieurs pays européens, notamment en Scandinavie, ont déjà accordé la liberté syndicale aux membres de leurs forces armées.
C. BA., Les Echos
Source: Site les Echos www.lesechos.fr
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