La Saint Cyrienne vue par un journaliste, collaborateur de la revue Défense de l’IHEDN.

Saint-Cyr, nous voilà !

(Par Philippe Leymarie)

Les élèves et anciens élèves de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr ont l’amabilité de m’adresser leur revue trimestrielle, Le Casoar.Leur association – la Saint-Cyrienne – affirme regrouper 40 % des officiers passés par cette prestigieuse école. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas de ce petit décryptage du numéro de juillet – un peu sanglant tout de même ! – et continueront à me faire profiter de cette mine.

Para. Ce numéro fait une large place au général Marcel Bigeard, « le plus bel exemple de l’élitisme qui doit régner dans nos armées, élitisme qui fut monarchique, puis impérial, avant de devenir républicain… De simple soldat appelé en 1936, il termina sa carrière militaire comme général de corps d’armée, avant de devenir secrétaire d’Etat à la défense, puis député et de publier une quinzaine de livres ». Mort le 18 juin, le « héros de Dien Bien Phu » et de la Bataille d’Alger, avait reçu le 28 avril dernier une délégation de « cyrards » à laquelle il avait confié, en grand uniforme : « Je suis KO debout, mais le crâne est là, et bien là, à 3 000 tours. »

– Valeurs. Les officiers sont « bizarres et compliqués », explique Claude Le Borgne, mais ils ont des « valeurs » ; c’est le thème du dossier du Casoar. « Pourquoi nos hommes sont-ils en Afghanistan ? », se demande cet ex-général de division. « Certainement pas, comme on veut nous le faire accroire, pour notre propre défense. Ils y sont, et nous y sommes, par pure charité. Il s’agit d’aider de pauvres gens, afghans, à se débarrasser de musulmans fanatiques mais fort orthodoxes, et à construire si possible, un Etat à notre mode, laquelle est, quoi qu’on en dise, la moins mauvaise qui soit. »

« Mais de cette charité, continue Le Borgne, les réactions de nos concitoyens le montrent à l’envi, nous ne sommes plus capables. Et si je dis « plus », et non « pas », c’est en référence à notre œuvre coloniale, qui a été en son temps gaillardement assumée, toute charitable qu’elle fût, n’en déplaise aux militants de la repentance ». Car « notre société n’est plus apte à ces généreuses actions. Est-elle seulement capable de se défendre elle-même, et mérite-telle d’être défendue ? », s’interroge cet ex-général Le Borgne qui se flatte d’avoir connu « le temps où la guerre était la guerre ».

– Chef. L’officier doit avoir « la volonté d’exercer des responsabilités… Se préparer à être chef, c’est aussi cicatriser ses propres blessures ; mais pour les cicatriser, encore faut-il les connaître… Il doit prendre conscience que l’autorité n’est pas un statut : mais la capacité d’un chef à « construire sa légitimité »… Pour donner un sens à l’action, il faut avoir étudié, et notamment l’histoire, puis faire preuve d’ouverture d’esprit, et de sens du réel… Le chef est combatif mais agit dans le « brouillard de la guerre ». Il n’est pas obéi pour sa parfaite rationalité, mais pour la confiance et la reconnaissance acquises : se frotter à la troupe, connaître la « pâte humaine », donner l’exemple… ».

Le soldat, « incarnation du tragique de ce monde », explique par….

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