Question écrite n° 08466 de M. Vincent Delahaye (Essonne – UC)
publiée dans le JO Sénat du 17/01/2019 – page 222
M. Vincent Delahaye attire l’attention de M. le ministre de l’intérieur sur les conséquences financières des actes de vandalisme commis sur les radars ces dernières semaines.
Il indique qu’entre les protestations liées à l’entrée en vigueur de la limitation à 80 km/h et le mouvement des « gilets jaunes », les actes de vandalisme contre les radars ont explosé au second semestre 2018. Selon les articles tirés de la presse locale recensant les dégradations de radars dans chaque département, deux radars automatiques sur trois auraient été ciblés depuis le 17 novembre 2018, début du mouvement des « gilets jaunes ». Dès le 8 décembre 2018, après trois semaines de mobilisation, plusieurs médias nationaux avançaient que la moitié des radars automatiques du pays avaient été mis hors service, pour quelques heures ou plus longuement, selon l’ampleur des dégâts.
De 500 euros en moyenne pour un acte de vandalisme léger (tag, vitre cassée…), le coût de remplacement d’un radar fixe peut s’élever entre 60 000 et 80 000 euros. S’agissant des radars tronçons qui calculent la vitesse moyenne d’un véhicule entre deux points, ce coût peut atteindre parfois 200 000 euros.
Le projet annuel de performances annexé au projet de loi de finances pour 2019 prévoit d’affecter un montant total de 30 millions d’euros pour la maintenance opérationnelle des radars, ainsi que d’autres dépenses mineures. Or, les récents événements laissent évidemment envisager que ce budget augmentera considérablement.
Par conséquent, eu égard à ces différents éléments, il souhaite connaître le nombre de radars actuellement hors service et le coût des dégâts tel qu’estimé par la direction à la sécurité routière. Il désire également connaître l’estimation de la perte de recettes des radars vandalisés.
Réponse du Ministère de l’intérieur
publiée dans le JO Sénat du 06/02/2020 – page 709
Le ministre de l’intérieur rappelle que le fort niveau de vandalisme observé fin 2018 s’est poursuivi jusqu’en mars 2019. Aussi, le taux de disponibilité des radars a atteint en mars 2019 un taux plancher de 67,82 %, jamais observé par le passé. Le parc des radars fixes et celui des radars autonomes ont été les plus dégradés. Le remplacement systématique des radars fixes détruits par des radars tourelles a provoqué une hausse du vandalisme des radars tourelles, observé depuis leur déploiement massif en septembre 2019. Néanmoins, le taux moyen de disponibilité de l’ensemble des radars est remonté à 82,27 % au 31 décembre 2019 et l’objectif fixé est d’atteindre à nouveau le taux de disponibilité cible de 93 % au 31 décembre 2020. Le coût du vandalisme des radars en 2019 est estimé au 31 décembre 2019 autour de 36 millions d’euros, comparé aux 33 millions estimés en 2018. Aussi, il ressort de ce qui précède que la destruction de 1 000 radars a provoqué une baisse des recettes évaluée à 300 millions d’euros.
Source: JO Sénat du 06/02/2020 – page 709