Monsieur le Premier Ministre,
Madame la ministre,
Messieurs les Ministres,
Mon général, directeur général de la gendarmerie nationale,
Mesdames et messieurs les officiers généraux,
Officiers, sous-officiers, gendarmes adjoints volontaires et personnels civils de la Gendarmerie nationale,
Mesdames et messieurs,
130 000 femmes et hommes, mais un engagement.
Une République à protéger. Une mission à accomplir.
La Gendarmerie nationale, c’est un appel, c’est une volonté de servir la France et de protéger les Français.
Mon général, pendant 41 années, vous avez répondu à cet appel jusqu’à diriger pendant trois ans notre Gendarmerie.
Votre carrière commence à Saint-Cyr, au cœur de la promotion « Général Rollet ». Élève-officier déjà remarqué, vous intégrez la Gendarmerie.
A travers vos affectations, vous vous êtes forgé l’âme d’un soldat et le destin d’un chef.
Votre carrière commence à Berlin, où le poids de l’histoire se faisait encore sentir. Elle vous a conduit à Troyes, à Melun, à Aubagne. Vous êtes envoyé en poste au Cambodge et en mission au Kosovo.
En Haute-Garonne, vous avez appris, plus encore qu’à d’autres endroits le sang-froid et le courage, en étant en première ligne pour la sécurité des habitants de Toulouse, choqués par l’explosion de l’usine AZF.
Cette épreuve vous marque. Elle vous montre le poids des mots et l’importance des décisions. Elle montre la nécessité du sang-froid et de l’action, même face au drame, même face au traumatisme.
A travers la France et les affectations, vous faites vivre les vertus militaires, le serment de votre engagement. Vous vous montrez un homme d’honneur et d’écoute. Un chef exemplaire et juste.
En Corse, votre talent et votre détermination sont remarquées. Tant et si bien que l’Alsacien que vous êtes est adopté par l’île de beauté.
Major général de la Gendarmerie nationale à partir de 2012, vous êtes appelé en 2016, à devenir le premier des gendarmes.
Mon général, ces trois dernières années, vous avez laissé votre empreinte.
Vous lui avez donné une nouvelle devise : « notre engagement, votre sécurité ».
Rien n’est plus vrai. C’est l’entrainement rigoureux, les efforts intenses et la disponibilité auxquelles consentent les gendarmes qui offrent aux Français de toute la République, une assurance, une sérénité, une protection.
En 3 ans, mon Général, vous avez agi et vous avez donné ses lettres de noblesse au mot « commandement ».
Car c’est sans doute ce qui marque le plus spontanément celles et ceux qui vous côtoient. Vous avez le commandement dans l’âme. Vous savez inspirer le respect et le souffle de l’engagement.
Vous avez vécu ces trois ans à la tête de la Gendarmerie nationale comme vous avez vécu toute votre carrière d’officier : attentif et déterminé.
Vous écoutez chacun, vous recevez chacun. Vous êtes cette force tranquille qui se tient à la disposition de tous, qui sait que pour diriger il faut comprendre, il faut connaître.
Vous êtes un général, oui. Mais un militaire parmi les autres, toujours. Vous avez su garder un lien avec le terrain et estimé toutes les paroles, qu’elles viennent de l’officier, du sous-officier, du gendarme adjoint volontaire ou du personnel civil de la Gendarmerie.
Vous montrez l’exemple de ce que vous appelez un commandement agile, éclairé, bienveillant. Par ces mots, vous refusez le commandement qui broie et qui impose, vous demandez un commandement qui écoute, s’adapte et agit.
Un chef, c’est celui auquel on croit, pas celui dont on a peur. C’est celui qui est juste. C’est celui qui connaît ses hommes, les défend et se bat à leurs côtés.
La Gendarmerie, ce sont d’abord les femmes et les hommes qui la composent. Ce sont des histoires de vie et d’engagement. C’est un don de soi pour les autres, un don de soi pour la France.
Au cours de ces trois ans, vous n’avez eu de cesse de le rappeler.
Mon général,
Vous avez été un chef. Un grand chef pour la Gendarmerie.
La tâche était immense. Vous avez été confronté à certaines des crises les plus dures et, pourtant, vous avez relevé les défis.
Au moment de vous voir quitter l’uniforme, je revois les années qui viennent de s’écouler.
Je n’oublie pas, en mars 2018, l’attentat de Trèbes et la mort, tragique, d’Arnaud Beltrame. Ce jour-là, les Français ont compris ce qu’était un héros et à travers son acte, ils ont compris la force du courage, la puissance de l’engagement.
Je me rappelle, aussi, que ces trois dernières années, l’ordre public a connu certaines crises parmi les plus graves.
La réussite de l’évacuation de Notre-Dame-des-Landes, dont vous aviez personnellement commandé les opérations, restera dans les mémoires de la Gendarmerie et, plus encore, dans celles du maintien de l’ordre. A cette occasion, vous avez permis à nos moyens d’évoluer et à notre doctrine de se moderniser.
Cette année, encore, notre pays a été secoué par des poussées de violences en marge de manifestations. Face aux casseurs, face à ceux qui voulaient atteindre la République, la Gendarmerie était là, vous étiez là, vous avez engagé la gendarmerie à un niveau maximal et sans doute inédit, notamment le 8 décembre dernier.
Je me souviens, enfin, des catastrophes naturelles qu’a traversées la France. Je pense à Irma, qui a conduit à un déploiement remarquable de gendarmes d’active et de réserve pour assister la population de Saint-Martin, je pense aux inondations de l’Aude. A chaque fois, la Gendarmerie a répondu présent et vous avez su guider son action.
Calme, malgré les tempêtes. Précieux, pour chaque conseil, pour chaque réforme.
Car, mon général, vous n’avez pas été seulement un homme d’opération, de terrain. Vous avez été, aussi, un homme de transformation.
Vous avez parachevé l’intégration réussie de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur.
Vous avez compris, très vite, que la Gendarmerie devait rester enracinée dans les territoires tout en plaçant son regard au loin.
Comme directeur général, vous lui avez rendu une partie de son âme, en renouant avec le terrain, avec le contact, avec la proximité et le dialogue. La Gendarmerie, c’est le visage accessible de l’autorité, partout dans la République. Chaque bourg sait qu’il peut compter sur ces soldats du quotidien, prêts à tout pour protéger.
Par vos consignes, par les brigades de contact, vous avez été à l’œuvre pour réaffirmer le lien qui doit unir la Gendarmerie avec les populations, avec les élus, avec toutes celles et ceux qui font notre pays.
Vous avez su engager des réformes, aussi et préparer la Gendarmerie au XXIe siècle. Vous savez l’importance de la science et du numérique. Sous votre impulsion, la Gendarmerie s’est faite plus spécialiste encore, la brigade numérique s’est créée et le réseau Cybergend s’est étoffé.
Mon général, parmi vos adages, je connais cette phrase : « la vie est un choix ».
C’est vrai, et vous avez fait honneur à ce choix. Vous avez fait le choix du service, le choix de la République, le choix de la fraternité d’armes.
Mais il est une chose que vous n’avez pas choisie, une chose que vous aviez et qui ne s’apprend pas : le courage. La République a besoin de courage, vous n’en avez jamais manqué.
Toute votre carrière le montre, vous savez surmonter les obstacles et aborder les défis.
Au cours des trois dernières années, encore, vous avez pris et assumé des décisions parfois difficiles, toujours nécessaires, toujours utiles.
A l’œuvre, vous avez eu le courage de dire et, ce qui compte peut-être plus encore, vous avez eu le courage de faire.
Mon général,
Je crois qu’on ne dit jamais vraiment adieu aux armes.
Le service laisse en chacun une marque indélébile. Il laisse le souvenir d’un conseil, la joie d’un succès, la douleur d’un deuil.
Il forge le caractère, l’esprit et la volonté.
Il donne un sens et révèle l’honneur.
Rien n’effacera vos 41 années de service. Rien n’effacera les esprits que vous avez marqués, les jeunes recrues que vous avez inspirées.
Le service de la France est une vocation qui ne s’éteint jamais. Pendant plus de 40 ans vous avez servi notre pays. Notre reconnaissance est immense. Et à travers vous, c’est envers toute la Gendarmerie que la République remercie.
Vive la Gendarmerie nationale !
Vive la République ! Vive la France !