Question écrite n° 09383 de M. Cyril Pellevat (Haute-Savoie – Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 14/03/2019 – page 1358
M. Cyril Pellevat attire l’attention de Mme la ministre des armées sur la faible représentation de l’armée de l’air à des postes de décision et d’influence en France. Alors que les armées de terre et de la marine sont fortement représentées, l’armée de l’air est absente à ces postes (hormis à l’organisation du traité de l’Atlantique nord), l’équilibre ne semble donc pas respecté entre les armées dans la répartition des postes de décision.
Il lui demande son opinion sur ce point et de lui indiquer comment elle entend respecter et maintenir un équilibre dans la représentation des trois armées.
Réponse du Ministère des armées publiée dans le JO Sénat du 22/08/2019 – page 4307
Hormis les postes d’officiers généraux spécifiques d’une armée, comme par exemple ceux de chef d’état-major ou de commandant de force, les officiers généraux désignés pour les fonctions sommitales au sein du ministère des armées sont sélectionnés au sein d’un vivier interarmées d’officiers à haut potentiel. Leur détection s’effectue après une quinzaine d’années d’ancienneté, à partir de l’école de guerre. Elle est ensuite affinée au fur et à mesure de l’évolution de leur parcours professionnel jusqu’à leur accession au grade d’officier général. Les officiers les plus brillants suivent une seconde période de formation au centre des hautes études militaires où les trois armées et les services se voient attribuer un nombre de places en adéquation avec les flux d’officiers généraux de chacune des armées. L’accès aux postes sommitaux est ensuite soumis à des entretiens de sélection auxquels concourent les officiers généraux des trois armées dont les compétences correspondent aux exigences de ces postes. Naturellement, les critères de sélection reposent d’abord sur les compétences avant l’armée d’origine. Depuis 2009 et le retour de la France dans les structures militaires intégrées, les chefs de l’armée de l’air française se succèdent au poste de commandeur suprême pour la transformation de l’Alliance (SACT) tandis que le commandeur suprême des forces alliées en Europe est un officier américain depuis la création du poste en 1951. Seuls la France (SACT) et les États-Unis (SACEUR) ont le privilège d’occuper un tel niveau de responsabilités militaires. Ces commandeurs suprêmes assistent et interviennent régulièrement aux réunions ministérielles et sommets de chefs d’État et de gouvernement pour faire part de leur expertise. SACEUR intervient sur les opérations et les plans de défense, SACT sur les capacités et les processus futurs qui permettront à l’Alliance de répondre aux enjeux stratégiques et aux menaces de demain. Enfin, ces dernières années, les postes de major général des armées, de chef de cabinet militaire du Premier ministre ou de chef de cabinet de la ministre des armées ont également été tenus par des aviateurs.
Source: JO Sénat du 22/08/2019 – page 4307