Question écrite n° 11070 de Mme Françoise Gatel (Ille-et-Vilaine – UC)
publiée dans le JO Sénat du 27/06/2019 – page 3303
Mme Françoise Gatel attire l’attention de Mme la ministre des armées au sujet des tarifs spéciaux en faveur des pensionnés militaires, supprimés à la suite de l’ordonnance n° 2018-1135 du 12 décembre 2018.
Cette ordonnance annule les réductions sur les tarifs SNCF pour les titulaires d’une pension militaire d’invalidité égale ou supérieure à 25 % ainsi que les voyages mémoriels sur les tombes des « morts pour la France », et ce, en dépit de l’article 1 du code des pensions militaires d’invalidité (CPMI) qui dispose que : « La République française, reconnaissante envers les combattants et victimes de guerre qui ont assuré le salut de la patrie s’incline devant eux et devant leurs familles ».
Aussi lui demande-t-elle si elle envisage de réintroduire « le droit à réparation » afin de rétablir le maintien de ces tarifs spéciaux en faveur des pensionnés militaire.
Transmise au Secrétariat d’État auprès de la ministre des armées
Réponse du Secrétariat d’État auprès de la ministre des armées
publiée dans le JO Sénat du 04/07/2019 – page 3515
L’ordonnance n° 2018-1135 du 12 décembre 2018 relative à la gestion de l’infrastructure ferroviaire et à l’ouverture à la concurrence des services de transport ferroviaire de voyageurs a abrogé, à compter du 3 décembre 2019, les articles du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre (CPMIVG) relatifs aux tarifs spéciaux liés à la carte d’invalidité des pensionnés de guerre et de la gratuité des frais de voyage sur les tombes des morts pour la France. Cette abrogation était nécessaire dans la mesure où les articles du CPMIVG ne visaient que la société nationale des chemins de fer français (SNCF) et pas les autres opérateurs ferroviaires. Toutefois l’article L. 2151-4 du code des transports, issu de la loi n° 2018-515 du 27 juin 2018 pour un nouveau pacte ferroviaire, prévoit que des tarifs spéciaux imposés à tous les opérateurs ferroviaires peuvent être fixés par décret. La mise en œuvre de ces tarifs fera l’objet d’une compensation financière de l’État pour les opérateurs. Ce décret est en cours de préparation. Il sera pris avant le 3 décembre 2019 afin qu’il n’y ait aucune rupture des droits ouverts. Ainsi les tarifs spéciaux prévus par le CPMIVG, qui sont un des instruments de la reconnaissance de la Nation aux militaires blessés et aux victimes civiles de guerre, seront maintenus dans un système ouvert à la concurrence. Les associations du monde combattant seront régulièrement tenues informées de l’avancée du dossier.
Source: JO Sénat du 04/07/2019 – page 3515