Question écrite n° 02409 de M. Jean Louis Masson (Moselle – NI)
publiée dans le JO Sénat du 07/12/2017 – page 3842
Sa question écrite du 21 mai 2015 n’ayant pas obtenu de réponse sous la précédente législature, M. Jean Louis Masson attire à nouveau l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur, sur le fait que lorsqu’un passeport est expiré, les titulaires doivent le joindre à leur demande de nouveau passeport. Or, de nombreuses personnes qui ont effectué des voyages lointains souhaitent le garder en souvenir. Pour cela, elles sont actuellement obligées de faire une déclaration de perte. Il lui demande s’il ne serait pas possible de permettre aux intéressés de conserver légalement l’exemplaire périmé de leur passeport.
Transmise au Ministère de l’intérieur
Réponse du Ministère de l’intérieur publiée dans le JO Sénat du 27/12/2018 – page 6785
L’obligation de procéder à la restitution du passeport dont le renouvellement a été sollicité est strictement encadrée et résulte des dispositions de l’article 11 du décret n° 2005-1726 du 30 décembre 2005 modifié relatif aux passeports. Il n’est en effet pas possible de conserver le passeport dont le renouvellement est sollicité sauf dans l’hypothèse où il comporterait un (des) visa (s) en cours et seulement pour la durée de validité de ce (s) visa (s). Cette obligation de restitution du passeport est motivée par les raisons suivantes. Premièrement, le passeport est une pièce d’identité qui est la propriété de l’État français. Il est remis à titre personnel aux nationaux d’un pays afin de leur permettre de voyager hors des frontières de ce pays. Selon la jurisprudence, le refus de restitution par l’administration d’un passeport périmé n’a pas à être motivé. Le juge administratif a, en effet, considéré que « le refus de restitution d’un passeport périmé n’est pas au nombre des décisions qui doivent être motivées ». Il a également précisé que l’usager n’a aucun droit à la restitution de celui-ci, dès lors qu’il a sollicité et obtenu un nouveau passeport (tribunal administratif, AJDA 2005. 1747, 28/06/2005 n° 0400546). Deuxièmement, l’obligation de restitution se justifie par des raisons de sécurité. Le ministère de l’intérieur conduit une politique résolue de lutte contre l’usurpation d’identité, laquelle s’appuie d’une part, sur la sécurisation de la procédure de délivrance des titres, et d’autre part, sur la destruction des titres périmés. Il est donc dans l’intérêt des usagers, pour éviter tout usage frauduleux de leurs titres périmés, de les restituer en vue de leur destruction. En ce qui concerne la valeur sentimentale accordée au passeport, l’usager conserve la possibilité, avant restitution du titre, de faire des copies personnelles des pages comportant les visas.
Source: JO Sénat du 27/12/2018 – page 6785