Renforcement des moyens humains et matériels de la police en Guadeloupe

Question écrite n° 04718 de Mme Victoire Jasmin (Guadeloupe – SOCR) publiée dans le JO Sénat du 26/04/2018 – page 2032

Mme Victoire Jasmin attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur sur l’impérieuse nécessité de renforcer les effectifs de police dans l’archipel guadeloupéen.

Au lendemain de la signature de l’engagement entre le conseil régional de la Guadeloupe et la société organisatrice de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe qui entérinent le renouvellement du partenariat jusqu’à 2026 et à l’aube du 40e anniversaire de cette prestigieuse manifestation sportive et ô combien attractive, des mesures efficaces pour garantir la sécurité de tous doivent être prises.

Au-delà de cet événement ponctuel qui concourt au rayonnement de notre territoire à travers les retombées médiatiques et économiques, un renfort constant des effectifs de police s’impose.

En effet, la police guadeloupéenne est en situation de grande souffrance. Elle s’épuise au même rythme que les effectifs et les moyens s’amenuisent.
Dans cette logique contrainte de moyens humains et matériels, les agents de police sont dans l’impossibilité d’effectuer un travail de qualité afin d’assurer pleinement les missions qui leurs sont dévolues.

Compte tenu du récent départ de 35 officiers de gendarmerie de la zone de sécurité prioritaire de la Guadeloupe pour le département de Mayotte, elle demande au Gouvernement d’exposer le détail des mesures qui seront prises et souhaite que la spécificité du territoire soit considérée afin d’opérer une déclinaison adaptée des orientations nationales prises dans ce cadre.

Réponse du Ministère de l’intérieur publiée dans le JO Sénat du 04/10/2018 – page 5032

Pour répondre aux enjeux de sécurité outre-mer, l’État conduit une politique résolue aux côtés des acteurs locaux (élus, associatifs, etc.) dans un objectif partagé de prévention et de lutte conte toutes les formes de délinquance. Dans ce cadre, les Antilles ont bénéficié d’importants moyens supplémentaires. En Guadeloupe – qui dispose d’une zone de sécurité prioritaire (ZSP) à Pointe-à-Pitre/Les Abymes -, les effectifs de police sont en effet en augmentation. Alors que le département comptait, fin 2012, 979 agents, il en comptait 998 fin mai 2018, tous services de police confondus. Les effectifs de la police judiciaire ont en particulier été augmentés, gage de capacités d’action accrues contre la criminalité violente et les trafics d’armes. D’ici à la fin novembre 2018, la police nationale disposera en Guadeloupe de 1 015 agents. Il convient également de rappeler qu’un nouvel hôtel de police sera livré en 2021 à Basse-Terre. Les effectifs de la gendarmerie départementale en Guadeloupe se sont également accrus. En effet, le département comptait 701 militaires et civils de la gendarmerie affectés en 2012 et en compte 730 en 2018. Cette augmentation des effectifs a principalement porté sur la catégorie des sous-officiers de gendarmerie et a bénéficié aux unités opérationnelles. Outre ces effectifs permanents, il convient de souligner l’apport déterminant que fournissent les escadrons de gendarmerie mobile dans la sécurité des départements d’outre-mer. Ainsi, la présence des gendarmes mobiles à hauteur de deux escadrons présents en permanence sur le territoire de la Guadeloupe, constitue un atout indéniable dans la lutte contre l’insécurité et les troubles à l’ordre public. Par ailleurs, la mobilisation de l’État se poursuit et s’intensifie dans le cadre de la mise en œuvre de la police de sécurité du quotidien (PSQ), qui monte en puissance outre-mer comme sur le territoire métropolitain, et qui permet en particulier des actions adaptées aux spécificités et enjeux de chaque territoire : renforcement du lien population-forces de l’ordre, partenariats accrus et lutte ciblée contre la délinquance. Il convient également de souligner que, dans le cadre de la PSQ en particulier et du Livre bleu sur l’outre-mer plus généralement, la police nationale s’attache à renforcer et densifier ses actions de prévention. Elle s’investit ainsi activement dans des projets de partenariats concrets, avec les collectivités locales, les associations et les bailleurs, mais aussi ses partenaires institutionnels, notamment l’éducation nationale. Plus largement, la police nationale se mobilise pour accroître son travail de terrain au profit de la population et intensifier ses relations avec les élus. En outre, dans le cadre de la PSQ, la gendarmerie de Guadeloupe met en place des cellules de prévention de proximité, constituées de réservistes, afin d’accroître encore le contact avec la population. Un dispositif innovant de « commerçants vigilants » est créé à Baie-Mahault, au profit de plus de 1 500 commerçants, permettant une meilleure circulation de l’information dans le domaine sécuritaire. Enfin, des réunions d’information à destination des élus locaux sont organisées par chaque compagnie du commandement de la gendarmerie, les brigades ayant parallèlement désigné un référent pour chaque élu.

Source: JO Sénat du 04/10/2018 – page 5032

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